Après avoir terminé ce livre, voici la première sensation que j’ai eu : l’impression d’avoir mangé un bonbon qui à première vue ne paye pas de mine, qui a l’air même plutôt commun. Mais qui quand on arrive à la fin, qu’on fait craquer les parois contre notre palais, on découvre quelque chose de pétillant, d’explosif ! C’est tellement acidulé que les larmes nous montent aux yeux. J’adore ce genre de bonbon. J’ai donc adoré ce livre. Parce qu’il m’a fait le même effet.
Rainbow Rowell réalise, ce que beaucoup tentent en vain : écrire une histoire simple, avec des personnages simples, des actions simples mais avec ce gros plus qui rend le tout magique.
L’histoire commence tout en douceur, Rainbow Rowell ne nous en donne pas trop en même temps, et permet qu’on apprécie chaque instant de notre lecture. J’ai aimé découvrir Eleanor, jeune fille rousse et un peu ronde, qui entre dans sa nouvelle école. L’une des premières épreuves est de prendre le bus scolaire, remplie d’ados au comportement plus que primaire. Elle m’a touchée dès les premières lignes, sa vision de la vie est parfois bien triste et étrange, mais on s’attache à elle, on a envie de tout faire pour lui redonner le sourire. On aime son décalage avec les autres, elle l’assume à certains niveaux, comme son code vestimentaire, qui n’en possède pas, Eleanor fait de sacré mélange avec ce qu’elle a, mais à chaque nouvelle tenue j’étais admirative, et trouvais moi personnellement qu’elle avait la classe ! Elle se trouve par contre trop ronde, trop rousse, trop imposante et pas forcément belle. Et merci Rainbow de nous offrir un personnage qui n’est pas tout à fait belle, mais qui dans son tout, est magnifique !
C’est une fille qui se pose beaucoup trop de questions. On ressent que juste le fait de se poser la question lui fait déjà de la peine, et que la réponse en général n’aidera pas. Mais c’est ce qui lui donne de la profondeur, qui fait d’elle un personnage atypique, qui sait qu’elle n’est pas une super héroïne, qui ne cherche pas à l’être, qui a juste envie de passer du temps avec Park, écouter de la musique et lire des comics par-dessus son épaule. J’ai aimé la simplicité qu’elle dégage par moment, et soudain tout ce questionnement qui la rend complexe.
Park à première vue est l’ado qui ne fait pas de vague. Il n’est pas populaire, mais il ne fait pas partie des loosers non plus. Quand Eleanor s’assied à côté de lui dans le bus, il l’ignore d’abord proprement. Et là arrive certainement mes passages préférés du roman, voir la relation des deux ados se construire, se mettre en place et évoluer sous nos yeux. Ces petits riens, qui arrivent tout en douceur, tout naturellement. Sans un regard, sans paroles, ils commencent à s’apprivoiser l’un l’autre. Park fait partie de ces garçons qu’on a envie de rencontrer, il est pour moi un aimant de positive attitude.
Quand j’ai fermé le livre j’avais cette sensation de frustration, mais en même temps d’exaltation, tout se mélange et vous fait exploser de l’intérieur. Alors juste pour ressentir quelque chose de fort et de doux à la fois, lisez « Eleanor & Park ». Pour ma part c’est un énorme coup de cœur que je vais garder précieusement.
Laisser un commentaire