Histoire surprenante, destin d’une artiste qui a rendez-vous malgré elle avec l’Histoire après sa mort. A Chicago en 2009, lors d’une vente aux enchères, John Maloof agent immobilier achète pour 400 dollars plusieurs cartons remplis de photos, diapositives et négatifs. Il fait des recherches pour retrouver l’auteur des photos mais apprend qu’elle est décédée seulement quelques jours auparavant (certains disent même la veille, c’est encore plus classe pour le mythe…).
Intrigué par la qualité des photos de Vivian Maier, John Maloof entreprend de développer les négatifs et de faire connaître son œuvre. Pour beaucoup, les images de Vivian Maier, essentiellement des photographies de rue, rappellent les plus grands clichés des photographes américains : Diane Arbus, Robert Frank, Hélène Levitt…
Certains assurent que Vivian est née en 1926 en France, d’autres à New York. Elle a exercée le métier de nourrice mais aurait également été critique de cinéma. Bref sa biographie contient beaucoup de zones d’ombre. On sait qu’elle a vécu en France, à New York et Chicago.
On parle de 100.000 négatifs noir et blanc, 20.000 diapositives couleur et surtout plusieurs milliers de rouleaux 120! Ce qui peut paraitre étonnant c’est qu’elle n’aurait jamais parlé de sa passion à quiconque et n’aurait jamais montré aucune de ses photos. On sait à travers ses autoportraits qu’elle utilisait un Rolleiflex et qu’elle s’’habillait souvent avec des habits d’homme. J’ai un peu de mal à croire qu’une telle femme qui arpente les rues de la même ville pendant plus de 20 ans immortalisant des milliers de ses concitoyens avec son Rolleiflex passe totalement inaperçue. Mais bon…
Etait-elle trop timide pour faire connaitre son travail ou était ce un choix délibéré au nom d’une certaine intégrité artistique ou morale ? Là encore les avis divergent.
De nombreux artistes ont été reconnus à leur juste valeur seulement après leur mort, mais ce n’était pas faute de leur part d’avoir essayé de leur vivant. Nous sommes là dans le cas singulier d’une artiste modeste qui aurait délibérément caché son travail aux yeux du monde. On peut donc louer la démarche de John Maloof de partager avec le monde une œuvre géniale et foisonnante, mais on peut également se demander si ce n’est pas aller à l’encontre des souhaits de l’artiste et bafouer l’état d’esprit qui l’a motivé tout au long de sa vie. Quoi qu’il en soit, deux ans après sa mort, Vivian Maier connait une consécration mondiale : Blogs, livre, documentaire et exposition. Au fait, l’artiste n’a évidemment pas d’héritiers…
http://vivianmaier.blogspot.com/
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