Elle s’appelle Vesper. On la surnomme « l’Amazone des chevaliers de Nyx ». Vesper est une hybride, mi-humaine et mi-chimère. Elle parle la langue éthérée qui lui confère une puissance magique fabuleuse. Mais au royaume de Sylvaestris, elle est considérée comme une sorcière et l’inquisition de l’Ekklesia ne tolèrera pas son existence.
Pour la première fois, Jeremy signe un album solo. On avait déjà admiré son coup de crayon dans Barracuda ou encore les Chevaliers d’Héliopolis. Cet exercice solitaire est maitrisé de bout en bout : Jeremy nous propose un pur album d’Heroic Fantasy, respectant tous les codes et se les appropriant de façon magistrale. Vesper est le premier tome dune saga prévue en six albums et autant vous le dire clairement : j’ai adoré ce premier opus !
Le scénario est un équilibre parfait ; entre présentation de l’univers, des luttes intestines qui le gangrènent et l’esquisse des personnages clefs, il vous happe totalement. Les dessins sont somptueux, tant en cases détaillées qu’en fresques guerrières ! Chaque planche est éblouissante : une mise en scène spectaculaire, un dessin incisif, une coloration dense !
Les personnages sont complexes et percutants ! Impossible de ne pas s’attacher à l’incroyable Vesper, à l’idéaliste Crimson et au guerrier dévoué Lars. Je suis une indécrottable amoureuse des seconds rôles : je préfère Sam à Frodon, Orko à Musclor et Brienne de Torth comme Samwell Tarly balayent tous les personnages de GOT. En trois cases, Jeremy a conquis mon cœur d’outsider avec Lars et s’il devait disparaitre dans les prochaines aventures (destin trop souvent commun chez les héros de l’ombre) je sais déjà que mon cœur sera déchiré.
J’ai tendance à détester les Héros ; ils sont toujours trop ; parfaits, fiers, torturés, forts, TROP. Jeremy ne tombe pas dans le piège de la facilité et dresse un Crimson juste, impitoyable, au destin riche en rebondissements ! Je ne vous parlerai pas de Vesper puisqu’il faut plonger dans les esquisses de Jeremy pour absorber tout ce qu’elle est : belle, puissante, complexe, déterminée et qu’elle vous lie à elle définitivement. C’est elle la vraie Héro de cette saga, n’en doutez pas en seul instant ! Comme l’est Furiosa, Kriss de Valnor ou encore Dana Scully .
Si je n’aime pas beaucoup les héros, j’adore les méchants et là encore Jeremy touche juste. La férocité de Lubikai vous impressionne dès les premières pages ! Le Cardinal Murgleis est incroyable de perfidie et sa perversité est palpable, son bras droit l’Inquisiteur Redgrave est fascinant et si j’ai un regret c’est que Djalynx ne soit pas du côté des « gentils » voilà un autre second rôle que je voudrais pouvoir aimer !
Vous l’aurez compris, Vesper est la promesse d’un univers foisonnant, complexe, captivant le tout emporté par un dessin somptueux !
Pour les passionnés d’Heroic Fantasy, Jeremy s’est lancé dans un projet parallèle à sa BD : un jeu de plates-formes sur PC style puzzle game. Pour vous donnez envie c’est par là :
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