Casterman est aussi un éditeur de manga, il ne faut pas l’oublier et avec ce diptyque endiablé, ils nous le rappellent ! L’histoire se passe à Shanghai à la fin du règne des Qing (avant la révolution chinoise de 1911), une femme et un vieux maître taoïste vont livrer une guerre contre les forces du mal. Zombies et monstres du folklore asiatique en tout genre ont la fâcheuse habitude de sortir le soir tombé dans la ville. Heureusement Ko-lin et son épée veille à la sécurité des citoyens.
Masato Hisa débute en 2003 avec Grateful dead pour lequel il reçoit le prix du meilleur manga débutant par le magazine Afternoon. Il enchaîne avec Jaeberwocky publié chez Glénat et Aera 51 chez Casterman. Dans une interview, il cite comme inspiration pour son style graphique et de narration Frank Miller avec Sin City et Gôseki Kojima pour le découpage. Plus tard il dit, je cite :
« Quand je conçois une histoire, ce n’est pas vraiment son sujet ou son thème qui s’impose en premier lieu. Mon moteur, c’est d’abord l’envie de raconter quelque chose qui captivera le lecteur. Si certaines de mes héroïnes sont en quête de vengeance, c’est avant tout parce que cette motivation offre toute un tas de possibilités narratives très dynamiques, tout en proposant un cap, un but à la fois simple et fort. À l’origine, leur soif de vengeance n’est conçue que comme un élément destiné à faire progresser l’intrigue, mais elle prend finalement une importance considérable et détermine leurs choix et leurs actions au point que oui, au bout du compte, on peut parler de la vengeance comme d’un thème. Mais c’est quelque chose qui s’est imposé très progressivement dans le processus d’écriture. »
Masato Hisa adore les personnages féminins avec un fort caractère. Après les dinosaures de Jaberwocky, les divinités d’Area 51, le voilà avec des zombies et des démons asiatiques ! Le style graphique de Masato Hisa se repère au premier coup d’œil avec ce travail sur l’encrage. Grateful dead est son premier titre publié. On y recèle déjà tout ce qu’il continuera à expérimenter et à exceller, le travail du noir et blanc. L’histoire de Greateful dead se termine en deux tomes ce qui veut dire qu’elle est rapide et a peu de temps mort, beaucoup de dialogues et beaucoup d’originalité dans cette histoire de chasseuses d’esprits qui nous rappelle les films du réalisateur chinois Tsui Hark, Histoires de fantôme chinois. Un régal !
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