Parfois la mode est aux supers-héros, aux femmes fatales, aux soldats ou aux hommes ténébreux et mystérieux. Et parfois, la mode est aux croques-morts… Après l’excellent western Undertaker, restez dans l’ambiance ballots de paille, cadavres, embaumements et meurtres avec, toujours chez Dargaud, Le croque-mort, le clochard et l’assassin de Frédéric et Julien Maffre.
Le premier tome met en avant l’un des personnages de ce trio innatendu : Stern, le croque-mort. Grand, brun, maigre au teint pâle, il a vraiment la tête de l’emploi. Son fonds de commerce repose sur une augmentation croissante de décès et de corps à embaumer. Et ce métier prend tout son sens si l’on se penche sur son histoire : la mort a toujours été la pierre angulaire de sa vie.
Ancien « soldat » (plus proche du mercenaire) d’une armée sudiste non régulière, il a oeuvré au massacre de bon nombre de villes (et d’êtres humains) et a participé allègrement à la réputation de cet organisation lâche nommée : les Bushwackers (pour en savoir plus). Pro-esclavagiste et pas assez courageux pour aller au front, ils instauraient la terreur dans les zones rurales et s’attaquaient à tous ceux qui ne soutenaient pas l’armée confédérée (ou pas assez), ceux qu’ils souhaitaient soumettre à un statut d’esclave ou aux femmes/filles qu’ils décidaient de posséder. En bref, un groupe d’hommes sans foi, sans loi si ce n’est celle de la violence et du crime de guerre.
Stern était jeune, influencable et éduqué pour cela. Mais cela ne dura pas. Lors de l’attaque de la ville de Lawrence, comté de Douglas en 1863, le traumatisme eut lieu : il vit un des siens tuer une femme, non armée, devant les yeux de son tout jeune fils.
19 ans plus tard, il fait carrière en tant que croque-mort et enquête sur le meurtre d’un homme et la culpabilité d’une prostituée black. Comble de l’ironie, ou tout simplement preuve que les actes ont des conséquences, ce meurtre le plonge directement dans la noirceur de son passé.
Dans ce premier tome, on retrouve pour la première fois en duo les frères Maffre au scénar’ et à l’illustration. Ils ont su allier parfaitement la noirceur du récit de l’un avec des crayonnés précis et intenses de l’autre. Si pour Frédéric cette BD marque le début de sa carrière dans ce domaine (et quel début!), Julien, lui, n’en est pas à son coup d’essai : il est l’illustrateur de la récente et très bonne série La Banque, première génération aux éditions Dargaud.
Maintenant, à vous de déterminer : qui est l’assassin ?
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