Tout auréolé du succès de son « Grande Bellezza » en 2014, Sorrentino nous revient avec « Youth », fidèle à sa patte visuelle, toujours présente, avec une esthétique reconnaissable, agaçante parfois, lorsqu’elle tient du clip-vidéo(dans les séquences musicales) et toute en beauté virtuose lorsqu’elle présente la nature, ou des éléments architecturaux.
Ici, en l’occurrence, nous sommes dans une station thermale suisse, à Flims dans les Grisons, version high-tech « spa et relaxation » qui ne sera pas sans évoquer, pour certains l’honorable bâtisse du « Grand Budapest Hôtel ».
Deux amis de longue date ont l’habitude de séjourner dans cet havre de paix; le compositeur anglais Fred Ballinger, interprété par Michael Caine, et le cinéaste Mick Boyle (Harvey Keitel).
A près de 80 ans, hormis leur indéfectible camaraderie ainsi que leurs problèmes de prostate, les deux compères sont unis par le mariage récemment fini en eau de boudin de Lena(Rachel Weisz), fille de Ballinger avec Ed(Julian Stoppard).
Ed Boyle s’étant entiché d’une chanteuse de pop, Paloma Faith(la sémillante chanteuse dans son propre rôle!). La relation difficile de Fred avec sa fille n’arrange rien à l’affaire… N’oublions pas un dernier personnage: l’acteur californien, Jimmy Tree(Paul Dano).
L’augmentation de la durée de vie et le vieillissement de la population, font que de nos jours, les personnes du troisième age ne se voient plus comme au crépuscule de leur existence, si leur état de santé le permet, elles rêvent même à un futur.
Le futur proche, dans le cas de Ballinger, veuf retraité, prend la forme d’un émissaire de la reine d’Angleterre, pressant le maestro de diriger ses « Pièces simples » lors d’un gala royal. Chose à laquelle ce dernier se refuse, considérant sa défunte épouse-pour qui ces pièces ont été conçues-comme la seule personne capable de les interpréter.
Quant à Mick et sa troupe de scénaristes, la suite des événements, lui sera annoncée par sa partenaire et vieille connaissance Brenda Morel(Jane Fonda), venue lui déclarer qu’elle ne sera pas la vedette de son prochain film, ayant sagement opté pour un contrat de 3 ans pour une série TV à succès.
Malgré un style visuel un peu glacé qui peut figer l’expression de ses acteurs, Sorrentino, réussit à maintenir l’attention du spectateur, grandement aidé par un casting de rêve, à l’instar de Wes Anderson, lui encore(du coup, j’allais en oublier le footballeur Diego Maradona et même la soprano Sumi Jo).
Ajoutons encore-reprise sur l’affiche-la d’ores et déjà scène « culte » de miss Univers entrant dans le bassin sous les yeux ébahis de nos deux lascars et peut dire de Sorrentino qu’il a bien réussi son affaire.
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