LA GENESE DU PROJET:
En 1964 l’écrivain Ken Kesey(Vol au dessus d’un nid de coucou) et quelques amis(les Merry Pranksters)décident de traverser le pays en bus pour se rendre à la Foire Internationale de New York.
Ils repeignent le bus aux couleurs chamarrés qui l’on qualifiera trois ans plus tard de psychédéliques. Les participants carburent aux drogues telles que le LSD et les amphétamines. Munis d’une caméra, ils vont documenter le périple, à tour de rôle.
Des problèmes de synchronisation entre image et son, font que ces archives sont restées inédites jusqu’à ce jour.
Au vu de leur importance culturelle, elles ont finalement été triées(plus de 100 heures de rushes) et montées grâce aux bons soins des cinéastes Ellwood et Gibney.
LE LSD, LES « BEATS » ET LA SOCIETE AMERICAINE:
Kesey, connaissait déjà bien le LSD pour avoir participé volontairement à des tests faits par l’armée pendant son service militaire.
L’assassinat de Kennedy en 1963 a produit un électrochoc sur les américains, c’est la perte de l’innocence. Certains, déboussolés vont rechercher « quelque chose » de différent sans trop savoir quoi, inspirés par l’expérience passée des poètes du mouvement « Beat ». Enfants de l’après-guerre, élevés à la dure dans les valeurs de l’American Way Of Life ils vont rejeter le matérialisme ambiant de l’Amérique.
Les Pranksters ont comme chauffeur nul autre que Neal Cassidy, alias Moriarty, le héros de « Sur La Route » de Kerouac. Infatigable moulin à paroles ne fermant jamais l’œil et conducteur hors pair.
Les images en couleur sont précieuses car elles nous montrent une Amérique inédite d’avant le « Flower Power », la police y est plutôt bienveillante avec cette faune bariolée et défoncée. La ségrégation forte. Contre toute attente, la Foire de New York y apparait comme totalement désuète et surannée.
A un autre moment, les Prankters ne sont pas vraiment les bienvenus chez le bon docteur Leary(lui aussi adepte des tests de LSD).
La rencontre à New York avec les « Beats » est tout aussi mitigée, Jack Kerouac paraît bien fatigué, agacé par cette intrusion.
A l’image de ce weekend perdu ne menant nulle part, quelques années plus tard le mouvement hippie et ses utopies sera un échec.
Entre-temps Kesey est retourné à la vie de fermier et son bus prend la rouille dans son jardin.
« Magic Trip » témoigne de cet épisode avant-coureur et sans suite avec une rare intensité.
Avis aux amateurs du dvd, il n’existe pour l’instant qu’en édition US. zone 1 ou Blu-Ray anglais.
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