Trente ans sinon rien. Transgenre du heavy-métal depuis trois décennies, The Cult n’ont jamais autant ressemblé à eux-mêmes qu’au jour d’aujourd’hui. Le Grunge les a pourtant enterré, un temps. Ils ont souvent souffert des comparaisons, aussi – il faut le dire, bien aidées par la bipolarité multi-platinée de leur leader gonflé au succès de « Soul Asylum » (1989) – mais ne se sont jamais réellement planté. Il est temps de crier une semi-vengeance. Et qui de mieux que Ian Astbury pour sonner la révolte du plus américain des groupes anglais? Pourtant, dès les premiers refrains de ce « Choice of Weapon« , le constat est plutôt alarmant! La voix du frontman a vieilli, au point de se faire aider par des choeurs? Fausse alerte. Cette presque discrétion laisse place à l’explosion. Sur « Amnesia« , Astbury redonne à la mémoire ce qu’elle a de plus rock. En trois chansons et sûr de sa paire, le groupe remet son passé et ses roubignoles sur la table; une paire Astbury/Duffy (l’excellent guitariste) qui n’a pas jamais changé, au contraire de la vingtaine de musiciens que le combo a épuisé en neuf albums studios. « The Wolf » pousse sa meute de guitares à sortir du bois une par unes quand « Wilderness Now » et sa montée en puissance instrumentale aurait eu sa place dans tous les styles que le groupe a maîtrisé. Car oui, il est question de maîtrise dans ce nouveau disque. « Life>death » et ses arrangements 90’s – thanks to la production impeccable de Monsieur Bob Rock – ou « This night in the city forever » et son final vocalement ahurissant nous poussent à croire en une traversée du désert sans souffrir de la soif, mais avec l’haleine chargée du mec qui aurait voulu être loup ou indien. Who do you think it is for? Un album pour tout ceux qui, après ces dix titres virulents, sauront placer Ian Astbury en haut de la hiérarchie succincte des tous grands chanteurs de Rock actuels, et qui pourraient même se demander à quoi auraient ressemblé les Doors s’ils avaient virés heavy.
Gyslain Lancement
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