Un énième clone des White Stripes? Pas tout à fait… Au début des années 2000, 4 chevelus du Lincolnshire (pas tout à fait la région du gentil toutou « fashion ») décident de former un groupe. Avantage conséquent: ils sont fans de blues. Point noir: ils supportent mal la pression même s’ils en font couler un paquet. En 2004, on croit au miracle. Leur premier album éponyme fait jaser la critique et on se dit ça y’est, l’avenir du rock passera non loin des côtes est-anglaises. Tout le monde s’emballe, la musique sauvage des 22-20’s décoiffe, bouscule, et reste comme un chewing-gum collé aux basques. Supergrass les choisit même pour assurer leurs premières parties. Là où le Rock passe… La veine bluesy-trash amorcée par les leaders Jack White et autres Black Keys laisse un grand vide au Royaume-Uni où l’on préfère vénérer les frasques du « Junkie-Pete (Doherty) » et où la relève du son de « Madchester » se fait attendre. Dans ce no man’s land musical, Oasis est à bout de souffle, Blur inexistant, Primal Scream en plein bad trip, les Dandy Wahrols en Casimir du rock, les 22-20’s tombent à pic. Problème, à force d’entendre partout qu’ils seront LE groupe des 20 prochaines années, ils se prennent les pieds dans le tapis, se paralysent et préfèrent splitter. Silence radio, mort clinique. Ce n’est qu’en début d’année 2009 qu’on ressuscite la bêtetubes potentiellement intemporels (« Talk to me », « Ocean », « 4th floor »…). Le break et le recul ont souvent un effet bénéfique, nombreux sont les groupes qui devraient s’en inspirer. Trop souvent les albums sont bâclés entre 2 continents d’une tournée, la tête dans le coltard, le nez dans la poudreuse et les pieds dans le vague… Alors ok, on va trouver qu’ils n’ont pas une discographie très fournie (2 albums c’est peu), mais d’autres ont mis moins de temps pour disparaître. Les 22-20’s réussissent leur come-back, l’élève dépasse le maître: au fait, vous avez des nouvelles de Supergrass?
Extraits à écouter ici: The 22-20’s, « Heart on a string »
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