La musique de Secret Chiefs 3 ressemble à une blague belge. C’est l’histoire d’un américain, un afghan, un belge… Non, plus sérieusement, ici, on baigne dans un univers multi-culturel, voir-même difficile à capter tellement on s’éloigne du carcan « mainstream » de la pop actuelle. S’assagir en vieillissant à devenir plan-plan? Non merci…
Je m’explique: Secret Chiefs 3 sont les résidus d’une comète (Mr Bungle), éclatée en poussière dont l’une d’elle (Trey Spruance) formera ce combo californien giga-méga-over barge. Déjà, à l’époque de « Disco Volante » (1er album de Mr Bungle), les joyeux lurons distillaient une musique à la limite de l’épilepsie sonore, très influencée par un modèle du genre, John Zorn (à qui il est arrivé de publier un album par mois quand même). Quelques années plus tard, revue de copie, Secret chiefs 3 se scinde en plusieurs entités musicales, allant du death métal au traditionnel afghan, en passant par la surf music… Distribués par le label de leur leader Trey Spruance (ça aide quand on expérimente à outrance), les Secret Chiefs 3 ne faisaient « que » tourner depuis 2004 (Book M).
Pas vraiment de nouveautés depuis 6 ans donc, mis à part cette compilation d’anciens morceaux live ou réarangés, en piaffant d’impatience sur le fameux « Book of soul » prévu depuis des lustres (pour la fin de l’année). Ce Vol.1″ laisserait-il sous-entendre un Vol.2? Tu parles, Secret Chiefs 3 s’est fait une spécialité dans la relecture de ses morceaux. Preuve en est, « Anthropomorphis » est débarassé des ses fioritures d’origine, « Balance of the nineteen » a perdu de sa vitesse et « Circumambulation » a souffert en bien du passage entre le Vinyl et le cd (en conservant ses craquements). En effet, 3/4 de ces chansons étaient déjà sorties en Lp ultra limités, au grand bonheur des inconditionnels de ce groupe sans réel genre musical. Comme chaque album des ex-Mr Bungle ne peut se solder sans une ou deux surprises, on découvre ici 2 inédits (en réalité 1/2): « Balthasar, Melchior & Caspar », oriental et mélodique à souhait, et « Mystery », totalement remanié par rapport à la vieille version qui trainait dans un coin poussiéreux du désert californien, là où la fratrie cinglée doit certainement trouver refuge. Commençant par un trip Orientalo-afghan, « Satellite Supersonic vol.1 », passe de la trance au minimal-beat, caressant des riffs métalleux ornés de perles tribales et de sons horrifiants. Changements de rythmes absurdes (mais maîtrisés) et inspirations hors du commun sont les raisons d’être de cet album.
« Satellite Supersonic Vol.1 » n’est pas à mettre entre toutes les écoutilles (oreilles chastes, s’abstenir), mais va puiser loin dans l’expérimentation musicale. On dirait que l’ombre de Franck Zappa n’est pas si loin. Et si vous êtes vraiment réfractaire, cet album est à boire cul-sec, frappé ou renversé, avec un immense verre d’eau.
Extrait à écouter ici: Secret Chiefs 3, « Circumambulation »
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