Porcupine Tree a modifié le Rock. Et pourtant, rien de nouveau à l’horizon… Hooooo!!! A part cette réedition de faces B incroyables….. Haaaaaa!!! Paru en 2001 sous le même nom et réalisé entre 2 albums gigantesques (« Stupid dream » en 1999 et « Lightbulb sun » en 2000), Recordings regroupe des chutes de studio trop ambitieuses pour moisir au fin fond d’un disque dur. Pain béni pour les irréductibles de l’époque, ce disque avait été tiré à très peu d’exemplaires à travers le monde (20000), suffisant pour se les arracher à coup de pelle sur Ebay. Du coup, l’album passa inaperçu du grand public car réservé à « l’élite ».
Il n’en fallait pas moins pour convaincre Steven Wilson de ressortir ce chef d’oeuvre de sa botte secrète. Habitué aux productions plus métalleuses des 7 dernières années (« In absentia », « Deadwing » et l’indispensable « Fear of a blank planet »), on en avait oublié le caractère avant-gardiste progressif que Porcupine Tree nous avait forcé à oublier. A l’heure où les ex-icônes du rock-prog se sont muées en leader de fête de la bière pré-pubère (Dreamtheater), la bande à Wilson alourdît sa riche discographie d’un flashback musical: prendre une gifle d’espace-temps dans la figure, ça laisse forcément des traces…
Que trouve-t-on dans cette merveille? Tout d’abord, une version alternative et rallongée (la vrai, donc) « d’Even less », single imparable de l’album « Lightbulb sun ». Quand on parle single en rock-prog, c’est le genre de truc qui fait minimum 7 minutes et qui part à peu près dans tous les sens mais attention, pas n’importe où: là où les riffs tranchants de Wilson et les claviers planants de Barbieri (ex Japan) veulent bien vous emmener. Si on se perd en chemin, l’excellent batteur Chris Maitland se fera un plaisir de vous faire tâter du fût. En gros, on arrive dans une Atlantide de King Crimson, Flaming Lips, Tool, Can ou Gentle Giant… Mike Oldfield y dicterait les lois et Pink Floyd y serait une drogue autorisée…
Accueillant comme les profondeurs abyssales, l’esprit de « Recordings » peut se résumer à 3 morceaux d’anthologie qui se démarquent d’une moitié prog’ instrumentale: « Cure for optimism » où l’angoisse poursuit l’adrénaline dans un gosier qui se force à ingurgiter les 1’40 d’intro agonisante, « Oceans have no memory » qui clôt l’album sur une tristesse tangible, et « Buying new soul », au solos wah-wah qui vous submergent, et probablement la chanson la plus aboutie de Porcupine Tree. Les héritiers du prog’ réussisent à transformer un recueil de faces B en pièce maîtresse. Bravo. Mélancolie et noirceur complètent l’ambiance atmosphérique de l’album, on s’imagine alors dans le froid d’une Mer du Nord agîtée, seul le vent balaye votre visage, le sel vous ronge les godasses… Un creux, une déferlante, un orque… Jetez-vous à l’eau, laissez-vous bouffer par la grande bleue….
Extraits à écouter ici: Porcupine Tree, « Buying new soul » – Porcupine Tree, « Cure for optimism »
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