Sumner, Sumner, Sumner… Ah oui! Sting? Il est vrai que l’ancien leader de Police n’apparaît que très rarement sous son véritable patronyme (Gordon Sumner). Son fils, lui, Joe Sumner, a préféré la jouer soft pour monter son groupe « Fiction plane », en 2000. Né en 1976, il a forcément subi l’ambiance de l’époque dictée par les Clash et autres Ramones, du pogo, de l’électricité et de la bière (du Punk quoi) bien au chaud au fin fond du ventre de sa génitrice. Ca vous marque un homme à jamais, vous comprendrez pourquoi. Après des études écolo-environnementales certainement dictées par papa, Joe décide en 2000 de tenter le coup en musique; pas trop dur quand ton père a rythmé les années 80 de son « regatta de blanc », il y a des prédispositions ma foi, tant pis pour les koalas.
Traversant rapidement les décennies en étant surtout marqué pas la grosse vague « Grunge » des 90’s (Nirvana, Pearl Jam, Smashing Pumpkins) en se ré-écoutant de temps en temps un multi-platiné du padre, Sumner fils présenta d’entrée un bagou important sur le premier album de son groupe (« Everything will never be ok » signé chez Geffen en 2002, bon début). Comme pour monter qu’une carrière, hors des télé-crochets rois de l’audimat, ne se construit pas en un jour même quand on est pistonné (intelligemment de surcroît), Fiction Plane mettra 5 ans pour publier un second disque, « Left side of the brain » (en 2007″), punchy, rafraichissant et efficace, porté par un single tout de suite adopté par les ondes FM, « Two sisters », se rappelant au bon souvenir de papa. Comment s’assurer une promo à la fois profitable, touchante et crédible? Faire les premières parties de Sting et c’est ainsi que Fiction plane touche au gratin du Rock avec, au hasard, des dates avec Springsteen (Festival Vieilles charrues 2009), The Killers et…. The Police. Le groupe va entrer directement dans la catégorie du « stadium rock »: des concerts devant 30 000 personnes? Facile… Tiens donc, si le rejeton de « l’english man in New York » a l’air de bien se débrouiller, il a aussi hérité de l’organe à papa (la voix, donc).
Mai 2009, le troisième album s’intitule « Sparks » et fait renaître les plus belles heures de Police, démocratise le reggae blanc en le mariant avec plus de punk, encore plus d’audace, et le sentiment que de toute façon il est impossible de se planter quand on porte la mention « Sumner ». Joe fait preuve d’une grande force, celle de ne pas renier sa marque de fabrique, et de manière plus directe, jalouse la concurrence sur des titres-single au refrain enfantin et envahissant (« You know you’re good »), à l’accent disco-punk (« Out of my face »), aux réminiscences vocales de The Police (« Push me around », « Talking »), au caractère « punkatta de blanc » (« Two sparks »), en allant même jusqu’à un rock prenant, criant et expérimental (« Tommy », « Russian LSD »). Le pire dans tout ça, c’est que le soi-disant meublage, le fonds d’album, respire le tube à plein nez, ou le nez a plein tube (« Humanoid », « Zero ») pour sonner intemporel, comme papa 30 ans plus tôt. Respect total. Alors pendant que l’ex-maman Sumner (Frances Tomelty) rame un peu dans des sitcom britanniques et que papa barbu joue du luth en tricot crade avec Louis XVIII, Fiction Plane remet au goût du jour une recette qui « bouleversifia » les 80’s et fit même gagner du fric aux indiens d’Amazonie. Pas de quoi sauver la couche d’ozone, certes, quoiqu’en remplissant des stades, on peut peut-être y arriver…
Extraits à écouter ici: You Know You’re Good (La La La Song) – Push Me Around – Talking
Laisser un commentaire