The National écrit la bande son des années 2000. 3ème album du quintette de l’Ohio, ce « High Violet » représente la maturité du groupe déjà amorcée avec « The Boxer » (2007). Au chant, Matt Berninger s’y fait encore plus touchant, sorte de crooner ayant puisé le meilleur de Nick Cave ou de Stuart Staples. L’album, un brin mélancolique, déroule un spleen (« Sorrow ») à la fois langoureux et romantique (« Afraid of everyone ») qui colle parfaitement avec la veine musicale actuelle. Pas le genre de truc que l’on écoute d’une oreille ou qui empile les tubes insipides. Certes, une image (trop) branchée colle à la peau de The National, mais ce High Violet, si riche instrumentalement parlant, ne séduira pas seulement les fans de « Libé » ou de « France Inter ». On va au-delà, à la frontière d’un Depeche Mode triste (le déhanché de Gahan en moins donc) et d’un Editors mature et plus massif. Au moment de la conception, les auteurs savent s’ils sont entrain de faire un bon disque ou pas : on sent dès le départ que ce High Violet fut maîtrisé de bout en bout, par un groupe mûr et aussi classe qu’esthétique. Bonne surprise du mois de Mai, cette merveille sera assurément dans le top 5 de l’année. En concert le vendredi 20 Août au festival « Pully for noise ».
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