CINEMA ET ROCK AND ROLL, UN DROLE DE MARIAGE:
Dès son apparition au milieu des années 50 le rock and roll attise les spéculations de l’industrie de Hollywood.
Cette danse à la mode qui n’était pas faite pour durer va s’imposer un peu partout, ralliant des jeunes du monde entier.
En cherchant à capitaliser sur un nouveau marché: celui des teenagers, le septième art va produir toute une série de navets musicaux(on pense notamment aux films mettant en scène le King, Elvis!).
« LA BLONDE », L’ EXCEPTION DE TAILLE:
« La blonde et moi(the girl can’t help it) »est donc l’exception qui confirme cette règle.
D’abord pour son casting de rêve; Jane Mansfield, une blonde « bombe anatomique » unique rivale convaincante de Marilyn Monroe.
Ajoutez au générique le Gotha des pionniers du rock and roll, avec pas moins que Little Richard, Gene Vincent, Eddie Cochran et les Platters, Fats Domino ou Julie London, excusez du peu!
On pourrait se contenter de cela, ne pas faire la fine bouche, ce serait pas mal, mais en plus le film bénéficie de la magie du « Technicolor », aux teintes chatoyantes plutôt qu’un terne noir et blanc. Le « CinémaScope » est aussi prétexte à un gag dans le générique.
Par ailleurs, le scénario habituellement maigre ou inexistant et prétexte à enchainer les séquences musicales, fait place ici à une histoire un peu plus étoffée.
LE PITCH:
Marry Murdock(Edmond O’Brien), un gangster à la retraite veut faire de son épouse, Jerri Jordan(Jane Mansfield)une star de la chanson. Pour y parvenir, il fait appel aux services de Tom Miller(Tom Ewell), un manager, fauché et alcoolique.
De son côté, la starlette blonde n’aspire qu’à être une bonne mère au foyer. Elle n’a aucun talent musical et l’admet volontiers. La tâche de Tom Miller s’annonce donc ardue, d’autant qu’il n’a pas le droit à l’échec…Pour tout compliquer Jerri va tomber amoureuse de son pygmalion-manager.
FRANK TASHLIN: ORFEVRE DE LA COMEDIE MUSICALE:
Au lieu de le dénigrer, Tashlin, se sert du rock and roll à bon escient. Sa comédienne, de plus, prouve qu’elle peut jouer son rôle de pin-up avec intelligence et humour.
Sa formation initiale dans le cartoon, donne du rythme à ses gags et la satire de l’Amérique fonctionne à plein régime.
Les allusions grivoises titillent la frontière de la censure de l’époque. On pense à la scène où l’héroïne traverse la rue sous les sifflets et que les deux bouteilles de lait qu’elle porte éclatent à cause de l0ambiance torride. A un autre moment, la matrone demande, à son manager, en tendant son opulente poitrine: »croyez-vous que je soie bien équipée pour la maternité? ».
EPILOGUE ET CONCLUSION:
J’ai le grand regret personnel de ne pas pouvoir vous proposer ce film en magasin, car il est actuellement épuisé(je lance un appel ici, avis aux éditeurs!).
Sachez cependant que votre serviteur en fera la projection à Genève le samedi 26 octobre, à 20 heures, à Genève dans le cadre d’une soirée au Cabinet(54 Boulevard de St-Georges)intitulée « Une toile un dj » . A bon entendeur!
Coïncidence, j’apprends à l’instant que la Cinémathèque de Lausanne a mis à l’affiche ce film.
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