Puisque le temps est à la lecture devant un bon feu, profitons des dernières surprises que nous offre le monde de la bande dessinée : Contes d’un homme de goût et Yokozuna. Deux titres très peu évocateur, mais qui recèlent chacun un trésor.
Contes d’un homme de goût est comme son nom l’indique plusieurs histoires d’un vieux gentleman à la retraite. Ce cher Monsieur Millborough a parcouru le monde et les guerres à la recherche des réponses de la vie… mais n’a rien trouvé. Habitant dans un manoir perdu au fin fond de la campagne nord-américaine, il passe son temps à déguster ses whiskys rares, à jouer à la guerre avec son immense collections de soldats de plombs et à fantasmer sur les passantes. Ses voisins ne le connaissent pas, mais trop de rumeurs courent sur lui pour qu’ils en ai une quelconque envie. Entre ivresse diurne et sueurs nocturnes, il lui arrive d’aller faire exploser un colis suspect en pleine cambrousse ou encore de mener la vie dure à Sniggleston, son voisin qui lui pique toutes les femmes du village. Clairement à mi-chemin entre Chris Ware, pour le graphisme et la compositions des planches, et Robert Crumb, pour l’obsession sexuelle et le trait gras, Christoph Mueller livre un album étonnant et complètement décalé, qui nous fait slalomer entre mélancolie et humour.
Yokozuna est surprenant. Manga sans vraiment l’être (car signés par deux européens), il nous immerge dans le monde fascinant des sumotoris et nous offre une intrigue pleine d’humanité. Jeune hawaïen, Chad Rowan va décider de se rendre à Tokyo pour devenir sumotori. Tout d’abord discret et timide, il va rapidement prendre confiance en lui et progresser. Plein de détermination, il n’a de cesse de s’entraîner nuit et jour. Son acharnement inquiète ses maîtres et sa famille, mais Chad, désormais appelé Akebono (aube en japonais), est déterminé et n’arrêtera que lorsqu’il aura atteint le statut suprême de Yokozuna, sumos considérés comme des demi-dieux au Japon. Retraçant la véritable vie de Chadwick Rowan, Yokozuna marque par son humanité et par sa justesse captivante. On y découvre un monde à part entière, régit par ses propres règles strictes et sacrées, tout en suivant la destinée d’un jeune dont le rêve est la seule motivation. Une surprise de taille !
2 Comments
TU ES UN DIEU!!!! Le combat ordinaire est mon livre préféré (celui qui m’a le plus touché, dans le comique il est aussi très fort mais celui-là m’a vraiment fait qqch, en anglais on pourrait dire… it blow my mind)! Mais comme dit le poète : Qu’importent les marées, les vents, les assauts. Toujours l’homme avisé s’accordera repos. Quels que soient les courants, où qu’il largue ses amares,,, il trouvera moment pour fumer son pétard (cf vol.2 Les quantités négligeables)
Oups j’ai oublié de parler de Taniguchi, pour moi son meilleur c’est « l’homme qui marche », très court mais magnifique 🙂 je vous le recommande!!!