On n’aime ou on aime pas U2 mais on ne peut que reconnaître que le groupe irlandais sait en mettre plein la vue!
Samedi 11 septembre 2010, stade de Letzigrund, Zurich. L’après-midi touche à sa fin et le stade se remplit à vue d’oeil lorsque commence la première partie. One Republic a été choisi par U2 pour servir d’apéro musical au public suisse. L’ambiance devient de plus en plus électrique à mesure que le soleil se couche. Soudain, une voix s’élève vers le crépuscule; c’est celle de David Bowie chantant Space Oddity (ce qui est de circonstance car la scène circulaire, surplombée d’énormes tentacules métalliques, ressemble à un vaisseau spatial). Et là, comme en apesanteur, Bono arrive sur scène, suivi des autres membres du groupe. Tous saluent d’un geste de la main un public déjà conquis. C’est parti, le son de U2 remplit désormais tout l’espace et on se laisse porter autant par leurs tubes que par les chansons issues du dernier album « No line on the horizon ». La communion entre le public et le groupe est totale et l’ambiance presque religieuse sur des morceaux tels que « Where the streets have no name ». Le show est à la hauteur de leur réputation; un écran géant circulaire retransmet les images du concert mêlées à des séquences enregistrées (très réussi sur « Mysterious Ways »). U2 sait surprendre en ressortant du grenier sa contribution à la bande originale du film Batman Forever « Hold me, thrill me, kiss me », diablement efficace en live grâce aux effets de lumière qui rappellent le temps de Zoo TV (Bono en rajoute une couche chantant dans un micro suspendu cerclé de néon rouge et exhibe une veste créant une dizaine de lasers).
Ce dernier n’oublie pas les causes qui lui tiennent à coeur et dédie « Walk on » à Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, vivant sous le joug de la junte militaire birmane. Puis, l’émotion est à son comble quand « One » et « With or without you » sont reprises à l’unisson par 30’000 fans comblés. Ce concert est également placé sous le symbole du temps qui passe et pour nous, spectateurs envoûtés, c’est déjà la fin de ce qui a été du très grand U2 (au sens propre comme au sens figuré).
Sur l’air de « Rocket Man » d’Elton John, le groupe salue, s’en va doucement, comme il est venu pour nous laisser des souvenirs hauts en couleurs et en décibels.
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