“Humphrey ?, Clint ?, Jack ?, Non… Cross, Tyler Cross”
Etats-Unis, années cinquante. Tyler est engagé par le vieux Di Pietro pour délester son filleul, ce couillon de Tony Scarfo, de 20 kilos de mexicaine brune. 150 000 dollars à la clé ça ne se refuse pas. Sans difficulté Tyler et ses deux acolytes font parler Tony. Lors du rendez-vous tout ne se passe pas comme prévu – Tony est vraiment un couillon- et si Tyler récupère in extrémis la marchandise il perd ses deux équipiers. Il roule toute la nuit et sa caisse le lâche au petit matin… Tyler transporte 17 kilos de came d’une valeur d’un demi-million à la revente au détail. Et il a exactement 21 dollars et 80 cents en poche. Il note l’ironie de la chose et se met en marche.
Il arrive à Black Rock chez le vieux Joe Bidwell, garagiste, sous l’identité d’Edward Sutree représentant de commerce et croise sa fille, la superbe Stella, qui se propose de l’amener en ville. Tyler se rend au bureau de poste pour passer un coup de fil. Le shérif le repère tout de suite et ne lui trouve pas, mais alors pas du tout, la dégaine d’un représentant de commerce. Mauvaise nouvelle pour Tyler : Di Pietro a cassé sa pipe, le marché tombe à l’eau, bye-bye les 150 000 dollars… Et pour corser le tout le shérif s’arrange pour que Tyler passe la nuit à l’hôtel, une nuit agitée… Tyler sait qu’il a été négligent. Il a sous-estimé ces péquenauds.
Ces péquenauds ce sont les Pragg et Black Rock est sous la coupe réglée de cette fratrie : Spencer le père et ses trois fils.
Lionel le banquier, ce misérable peine-à-jouir qui a trouvé le moyen de ne produire que des filles, avec le tromblon qui lui sert d’épouse.
Randy le shérif qui prend plus son pied à torturer les animaux –ou les gens- qu’à assurer au clan Pragg une descendance mâle.
Enfin, William le maire qui s’apprête à épouser une Stella Bidwell finalement plus très sûre. Elle apprendra douloureusement à ses dépens que l’on ne dit pas non à un Pragg… Et si William, cette chiffe-molle, s’avère incapable de lui donner ce fameux petit-fils, Spencer Pragg envisage sérieusement d’y mettre du sien. De s’atteler personnellement à la tâche. Il faut dire que la petite Stella est bien mignonne et le colonel Spencer est encore plein de sève. La fille Bidwell mariée, Pragg récupérera les terres de son père et, enfin, tout Black Rock sera à lui. Les terres, le pétrole, les commerces, la mairie, la banque… Il les voit ses bâtiments, sa ville, en ce beau dimanche ensoleillé… quand soudain ! …
Bon je ne vais peut-être pas tout vous dévoiler…
Nury (Il était une fois en France, WEST, Silas Corey…) et Brüno (Lorna, Junk, Nemo, Biotope…) rempilent ensemble après Atar Gull en 2011 et visiblement ils s’en sont donnés à cœur joie ! Ils nous communiquent un moment d’intense jubilation entre introspection des personnages, scènes d’action rondement menées et quelques incontournables parenthèses glamour. La mise-en-scène, servie par des dialogues savoureux, est d’une efficacité redoutable. On se croirait au cinéma ! D’ailleurs les références aux polars et aux westerns sont ici nombreuses mais suffisamment assimilées pour que Tyler Cross garde une vraie originalité et puisse être lu par des non spécialistes de ces genres.
On a surtout très envie, la dernière page tournée, de retrouver le charismatique Tyler dans une nouvelle aventure !
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