Synonyme de renaissance, le printemps 2011 n’a pas tenu ses promesses pour l’univers de la bande dessinée, qui perd coup sur coup deux auteurs devenus incontournables : Carlos Trillo et Paul Gillon. Retour sur deux carrières riches et fondatrices.
Scénariste argentin de renom, Carlos Trillo est né le 1er mai 1943 à Buenos aires. Après des débuts sous le signe des magazines, il ne tarde pas à rencontrer Alberto Breccia et Horacio Altuna avec qui il débute ses premières véritables séries. Malheureusement, la dictature militaire de 1976 oblige Trillo à freiner. Puis, il retrouve petit à petit son ton irrévérencieux et collabore avec la fine fleur des dessinateurs argentins, tels Risso, Gimenez, Mandrafina, … Il élabore au fil des histoires, un style réaliste et sociale, qui n’empêche pas le fantastique, ni l’anticipation. En France, il est connu pour des séries, comme Cybersix, Je suis un vampire, Histoires sans paroles, Spaghetti Brothers ou plus récemment L’héritage du colonel. Il s’éteint à 68 ans, le 8 mai 2011.
Né le 11 mai 1926, Paul Gillon s’intéresse d’abord à la mode, au théâtre et au cinéma avant de choisir, un peu par hasard, la voie de la bande dessinée. Il commence dans l’hebdomadaire Vaillant en reprenant la série Lynx Blanc, avant de créer le superbe Fils de Chine. Puis, il passe par le Journal de Mickey où il enchaîne les séries, comme Teva et La déesse d’or. Parallèlement, il assouvie ses passions pour la science-fiction et l’érotisme avec des séries devenues classiques : Les naufragés du temps, La survivante et Jehanne la pucelle. Dernièrement, il collabore sur Le Décalogue, Quintett et sur la série à succès L’ordre de Cicéron, qu’il ne pourra pas finir. Il reçoit le Grand Prix de la ville d’Angoulême en 1982, prix ultime pour tout auteur francophone. Il nous quitte le 21 mai 2011, à l’âge de 85 ans.
Chapeau bas à ces deux maîtres du neuvième art.
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