Figure phare de la bande dessinée européenne, Hugo Pratt réalisa des dizaines d’albums dont les plus célèbres restent ceux des aventures de son alter-ego Corto Maltese. Mais qui, en dehors des connaisseurs, a entendu parler d’Ernie Pike, des Scorpions du désert, de Pecos Bill ou encore de L’ombre ? Des titres souvent non-traduits, ou seulement en anglais ou en français. Des titres pas toujours compilés et que l’on ne peut que lire dans les magazines originaux. Des titres aux tirages limités, que l’on ne peut désormais que trouver dans quelques collections privées. Et c’est justement de là que ce trésor qu’est Hugo Pratt – Tutti fumetti fut exhumé.
Collectionneur invétéré de tous ce qui touche à l’œuvre de Pratt, Fabio Baudino a mis plus de trente ans a rassembler la plus extraordinaires des collections d’objets relatifs au maestro. Grâce à de multiples contacts qu’il mis lui même en place en Argentine, en Angleterre, en France et en Italie et en Suisse, il trouva des raretés considérées depuis longtemps comme introuvables ou disparues : des magazines originaux, des traductions oubliées, des affiches, des cartes de vœux, des tirages ultra-limités, des ex-libris, etc.
Puis, son ami Antonio Carboni eu un jour l’idée de répertorié toute cette collection et d’en tirer un livre. Déjà auteur de plusieurs essais sur la bande dessinée, Antonio Carboni est un passionné de l’univers prattien et lui a consacré deux livres : Corto Maltese (2003) et Mal d’Africa (2005). Qui donc de plus qualifié pour réaliser ce travail énorme de quatre années ?
Grâce à ces deux personnalités nous pouvons aujourd’hui admirer la vaste étendue du travail de Pratt. De L’asso di Piche, publié pour la première fois dans le numéro 4 de l’Albo Uragano en 1945, jusqu’à Morgan, ultime récit d’imaginaire et d’aventure avant sa mort, en 1995 à Pully. Toutes les publications sont présentées chronologiquement et sont accompagnées de notes précises et de commentaires enrichissants sur les conditions de publications et autres anecdotes. mais c’est surtout le travail graphique qui impressionne. Plus de 3000 images ponctuent ce livre de 563 pages (et de 2 kilos !), lui donnant une véritable dimension précieuse. On sent donc le travail énorme qu’il a fallu à Antonio arboni pour réaliser cette ouvrage référence : quatre années !
Limité et numéroté à 999 exemplaires, Hugo Pratt – Tutti Fumetti fut lancé en septembre 2011, lors de l’exposition Hugo Pratt – Il luoghi dell’avventura de Lugano. Seulement disponible en langue italienne, sa diffusion fut logiquement restreinte à l’Italie ou à la commande personnelle.
Cong SA étant tout d’abord l’entreprise qui gèrent les droits d’Hugo Pratt, ils se lancèrent néanmoins dans l’aventure de l’édition avec ce qui est pour eux leur première publication, d’où le tirage limité. Ce livre est aujourd’hui disponible à l’Espace Passion BD de la Fnac Lausanne, et ce en exclusivité Suisse.
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CARBONI Antonio, Hugo Pratt – Tutti Fumetti : dalla straordinaria collezione di Fabio Baudino, Cong Edizioni, Lausanne, 2011, 563 p.
Disponible à l’Espace Passion BD de la Fnac Lausanne, à 120.- ou 108,90.- (prix adhérent)
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Et pour vous mettre l’eau à la bouche, voici quelques extraits de ce magnifique ouvrage (cliquez pour agrandir) :
2 Comments
¨pas du tout d accord
« pas du tout d’accord », certes, mais encore ? Sans arguments, c’est un peu court. C’est dommage. Je pratique la photo en amateur depuis très longtemps avec des appareils argentiques certes mais où le choix zoom ou focale fixe existe aussi depuis longtemps. Je me suis servie des deux et je trouve que ce sont deux approches différentes : le zoom a un côté pratique indéniable mais c’est vrai qu’il rend un peu paresseux ; on supprime « vite fait » ce qui nous gêne dans le viseur, on s’arrange avec le premier regard, on l’affadit en quelque sorte ; avec la focale fixe l’image résiste davantage à mon envie de l’arranger, ce que j’ai « vu » au point de vouloir le photographier est passé par mon oeil qui n’a pas de zoom ; j’ai vu une chose au milieu de plein d’autres choses qui font sens ensemble.Et ce sens je vais tenter de le garder au moment de la prise de vue. Personnellement j’ai petit-à-petit délaissé le zoom pour le 28mm qui est tout de même une petite tricherie par rapport à l’oeil !