Depuis plusieurs films, Woody Allen se plaît à visiter différentes villes européennes pour en faire le cadre de ses histoires. Il a eu la trilogie anglaise entamée par le magnifique « Matchpoint »(2005), puis Barcelone avec « Vicki, Cristina, Barcelona » en 2008 et finalement « Midnight in Paris » l’an dernier.
Prochaine étape du voyage, l’Italie avec son dernier opus « To Rome with Love ».
Alors, comment est-il le 46ème long métrage du génie new-yorkais?
Plutôt pas mal, oh! ses détracteurs reprocheront à Allen de faire toujours la même chose et de nous donner une vision de carte postale des villes visitées. Peu importe, le charme et l’effet de surprise fonctionnent et les acteurs(qui se pressent au portillon) sont toujours au poil.
LE PITCH: 4 RECITS EN PARALLELE:
le couple que forment l’achitecte Jack(Jesse Eisenberg) et son amie étudiante, Sally(Greta Gerwig), hébergent leur amie l’actrice débutante Monica (Ellen Page) venue en vacances à Rome au risque de voir leur couple exploser…
Lors d’une de ses promenades, Jack tombe nez à nez avec un architecte qu’il admire, John(Alec Baldwin). Celui-ci revient dans le quartier où il a séjourné, il y a vingt ans de cela. Plus tard on verra apparaître John comme la voix de la conscience mettant en garde Jack-en vain-contre la liaison avec Monica.
Jerry(Woody Allen), un impresario à la retraite, venu faire la connaissance du futur mari de sa fille Hayley(Alison Pill), et leur famille italienne, ne peut s’empêcher de remarquer le talent vocal du père de son futur beau-fils, Michelangelo(Flavio Parenti).
On suit également la courte célébrité de Leopoldo(Roberto Benigni), un simple employé de bureau. Pourchassé sans raison aucune par les médias et tout aussi vite oublié du jour au lendemain.
Dernier récit, celui du couple formé par Antonio(Alessandro Tiberi) et Milly(Alessandra Mastronardi). Ils sont venus de province car la famille bourgeoise d’Antonio lui a promis un bon poste.
Pendant que Milly part se promener en ville, une jeune prostituée, Anna(Pénélope Cruz) fait irruption par erreur dans la chambre d’Antonio. Sa famille arrive peu après, contraignant le jeune homme à faire passer la péripatéticienne pour sa fiancée. L’ironie du sort veut que lors de la fête organisée par cette aristocratie guindée, Anna croise parmi les convives tout l’agenda de ses clients habituels…
CLINS D’OEIL AU CINEMA ET A LA CULTURE ITALIENNE:
Allen, choisit une icône du 7ème art italien; Roberto Benigni, un type ordinaire, victime du jour au lendemain de médias people, faisant de n’importe qui une célébrité. Le phénomène des paparazzi est montré et la référence à « la Dolce Vita » de Fellini(qui en décrivait la naissance) est transparent.
Le personnage de la prostituée haut en couleurs, interprétée par Pénélope Cruz n’est pas sans rappeler celui d’une Sofia Loren tant physiquement que dans l’attitude naturelle.
Perdue dans les rues de Rome, la jeune provinciale Milly, tombe par hasard sur un tournage de film et rencontre la star Pia Fusari(Ornella Muti, figure du cinéma des années 70) et celle-ci s’empresse de lui présenter son idole du 7ème art, l’acteur Luca(Antonio Albanese) qui va tenter de la séduire.
Par ailleurs l’opéra est aussi présent dans l’épisode de l’impresario(Woody himself, parfait!). Je vous laisserai découvrir comment il réussit à convaincre son « Caruso sous la douche » de réaliser son rêve de bel canto. Une séquence en forme de pique à l’égard des mises en scènes avant-gardistes dans le monde lyrique…
Bilan une fois encore positif pour les fans du new-yorkais, égal à lui-même, toujours aussi inspiré.
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