Thurston Moore aura tout fait. Cet homme, mesdames, métaphoriquement dans le monde du rock a fait autant de bons petits plats en même temps que la liste des courses qu’il n’a passé l’aspirateur d’une main et lavé la vaisselle de l’autre. Ses œuvres n’ayant perdu aucune densité – ni sa rousseur, d’ailleurs – il est facile à travers les décennies d’oublier de quelle école il provient. A bientôt 53 ans, Thurston Moore a des placards on ne peut plus remplis lié à son hyperactivité dans le rock, ou il n’a cessé d’y apporter son breuvage dès qu’il a eu la fraîche vingtaine. Connu pour être le leader du groupe de rock alternatif experimental Sonic Youth, il a également posé la main sur des dizaines de projets parellèles, allant d’une simple collaboration d’un album à la production même d’une vidéo, en passant par la création de son propre label Ecstatic Peace et la publication de divers livres.
Voici venue la sortie de son quatrième album solo « Demolished Thoughts » produit par Beck, un vieil ami à lui, et enregistré l’année dernière entre le Massachusetts et L.A. Ayant troqué ses criantes Fender par une guitare acoustique, voici que l’on découvre ses œuvres personnelles munies de douceur et captivantes, certainement une caractéristique relative au vu de ses balades répétitives, une de ses coutumes qui l’habitent depuis fort longtemps. Pour ce dernier opus, Thurston a fait appel aux musiciens Samara Lubelski (violon), Mary Lattimore (harpe), Bram Inscore (basse), et Joey Waronker (batterie), puis Beck qui a notamment apporté des backing vocals, des parties de basse et de piano.
Benediction, titre introductif, résonne tel un éveil en plein paradis, très vite bordé de violons et de mouvements sonores qui, tout comme la suivante, Illumination, porte l’âme et l’ouïe à un céleste envol. Circulation est la perle de l’album, à la mélodie hallucinante («I’m not running away, circulation makes her crazy, she’s not here to stay, she just came by to shoot you baby») qui grâce à l’instrumentation apporte une profondeur des plus planantes. Orchard Street se montre être plus orientale dans le fond et mise sur une appréciable originalité. Mina Loy est une chanson nommée après le nom d’une poète avant-gardiste anglaise de l’entre-deux guerres. Selon les dires de Thurston, Beck aurait placardé son studio de posters de femmes poètes, d’ou il s’est senti inspiré par l’aura de Mina Loy et a ainsi composé une chanson en son honneur.
Avec ses neuf titres précieusement soignés, ce disque donne des ailes et est digne de valoir encore une belle victoire artistique pour ce compositeur et interprète qui joue depuis toujours avec passion et semble avoir la continuité de ses pulsations dans les cordes de ses guitares…
Sources: Wikipedia, Newburycomics
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