Chef-d’oeuvre absolu de John Carpenter sorti en 1982 (qui était, soit dit en passant, déjà un remake d’un métrage de 1951 réalisé par Christian Nyby), The Thing jouait avec les codes du film de monstres et d’épouvante, en créant une ambiance anxiogène dans le grand nord grâce notamment au fait de ne pas arriver à distinguer la neige du ciel, ce qui créait une perte de repères certaine et une peur panique. Phénomène malheureusement perdu lors de sa sortie en blu-ray, la définition de l’image étant trop nette !
Mais ceci n’était qu’une bribe des qualités du métrage qui a durablement marqué les esprits, et il est devenu un objet de culte que beaucoup citent toujours aujourd’hui. Alors quand Universal annonce et sort une soi-disant préquelle, c’est-à-dire un épisode zéro censé expliquer le pourquoi du comment des événements du 1, tout le monde crie au scandale ainsi qu’au viol artistique… même si tout n’est pas forcément à jeter.
Alors la question que tout le monde ou presque se pose, c’est qu’au-delà de la comparaison avec l’original (qui de toute façon ne sera jamais remplacé dans le coeur des fans), celui-ci mérite-t-il quand même le détour ?
J’aurais tendance à répondre, oui mais alors vite fait… ou sur un malentendu, un dimanche après-midi en zappant à la télé. Non, je pinaille, car pour un thriller/horreur dans les neiges, on prend un bon plaisir à le découvrir tant que l’on amorce effectivement aucune comparaison. Et il va sans dire que ceux qui n’auraient pas vu celui de 82 auront une excellente surprise en visionnant celui de l’année dernière, car l’envie est réelle et un brin communicative. Vraiment dommage que tant d’idées soient bêtement copiées sans apporter la moindre touche d’inventivité. Les personnages et acteurs (avec entre autre Joel Edgerton déjà grandiose dans les immanquables Warrior et Animal Kingdom) sont parfaitement incarnés, assumant chacun pleinement les clichés qu’ils véhiculent : ) Les scènes s’enchaînent avec entrain, provoquant quelques mini sursauts et moments d’effrois qui seront rapidement oubliés après une utilisation intensive du lance-flammes. La pyrotechnie n’est pas en reste et prendra soin de bien capter votre attention mais aussi de faire fonctionner la totalité de vos enceintes et subwoofer pour vous en mettre plein les oreilles !
Bref, même si c’est parfois peu finaud et bourrin, la photographie est belle, le monstre aussi et le métrage aurait gagné en acceptant son statut de remake et non de préquelle, car à part une fin raccord et quelques clins d’oeil, on n’a pas grand chose à se mettre sous la dent pour mieux comprendre l’épisode 1.
Pour conclure, on reste avant tout face à un bon gros film pop corn qui se consomme aussi rapidement qu’il s’oublie… John Carpenter et Kurt Russel peuvent dormir sur leurs deux oreilles, c’est pas maintenant qu’on va les détrôner !
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