LES INTROUVABLES:
Dans le cadre de la collection « Les Introuvables », publiée par L’éditeur Wild Side, plein de perles rares, ou inconnues, des redécouvertes également.
Citons en vrac, du Kurosawa(« La Forteresse cachée »), Fritz Lang(« Le tigre de Bengale »), Dario Argento(« Suspiria »).
Avec « The Swimmer », on a affaire à un film dans la veine du « Lauréat » ou dans une moindre mesure « Easy Rider ». Les prémices d’une nouvelle vague de cinéastes américains qui allaient bousculer l’establishment d’Hollywood, pendant les années septante.
Dans ce road-movie avant l’heure, la scène d’introduction voit dans un décor de forêt à la Walt Disney, avec biche, hibou, l’athlétique Burt Lancaster(Ned Merrill), en maillot de bain.
C’est l’automne, nous sommes dans un quartier de villas cossues du Connecticut, Ned un publicitaire quadragénaire rejoint la propriété d’anciens amis qui l’invitent à boire un verre. On nage en plein l’american(alcoolic) way of life, tout le monde à la gueule de bois et évoque sa réussite et son opulence financière.
Après la conversation, soudainement Merrill décide de retourner chez-lui, non pas en voiture, comme cela lui est proposé mais en nageant dans chacune des piscines qui se trouvent sur les propriétés qu’il va traverser. Ses amis ne peuvent que trouver l’idée fantastique.
A chaque étape, Ned rencontre des connaissances. D’abord amicaux et souriants les hôtes se font de plus en plus hostiles au fil de la journée et du périple.
Il tente de renouer avec avec l’ancienne baby-sitter(Janet Landgard) de ses filles avec laquelle il a eu une courte liaison, en vain, celle-ci finit par s’enfuir.
Dans une riche villa où se tient une grande fête, découvrant un char à saucisses ayant appartenu à sa fille, il fait un scandale, voulant même racheter l’objet, à tout prix, avec pour conséquence de se faire jeter comme un mal-propre.
La scène la plus forte est la rencontre avec une actrice, ancienne maitresse(Janice Rule), qui va lui avouer qu’elle ne l’aimait pas et qu’elle n’a jamais été amoureuse de lui. C’est le choc pour Merrill. Notons que cette séquence qui tranche avec le reste à été réalisée par Sydney Pollack, qui n’est pas crédité au générique.
A ce stade du film, le nageur boitille, risque de se faire renverser en traversant un tronç0n d’autoroute. Il a perdu toute sa superbe initiale.
L’humiliation suprême viendra avec la piscine publique, bondée. Le gardien rappelle à Ned qu’il doit laver des pieds avant d’entrer, puis les tenanciers d’une épicerie/restaurant qu’il croise, vont lui parler de son ardoise en suspens et le fait que ses filles avaient des propos méprisants à propos de leur père, lorsqu’elles fréquentaient leur établissement.
Reste l’épilogue, encore plus cruel. Sous la pluie, Ned, traverse un court de tennis non entretenu et martèle la porte d’une villa en ruine, on réalise alors, qu’il s’agit de son ancienne demeure. Il n’y a pas de retour possible à la maison…
LA FIN D’UNE ERE:
Lancaster, icône mythique du Hollywood des grandes années, symbolise ce personnage de héros classique, qui de mieux donc, pour montrer la fin d’un certain cinéma à la « papa »? Les Coppola, Scorsese et autres Spielberg eux, en tous cas vont s’engouffrer dans la brèche.
Notons, par ailleurs que « The Swimmer » est le film préféré d’un acteur qui s’est renouvelé en travaillant avec des réalisateurs européens comme Luchino Visconti(Le Guépard), Bertolucci(« 1900 ») ou Louis Malle (« Atlantic City »).
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