Leur folle histoire et leur folie font d’eux aujourd’hui en quelque sorte des portes paroles modernes. Engendrée de sons expérimentaux, osés, et ingénieusement maniés, la musique de The Kills ne ressemble à celle d’aucun autre groupe et l’on se réjouissait d’assister à leur montée en puissance. Ne décevant personne et ne cessant de rameuter de nouveaux fans abassourdis, ils ont enchaîné les albums toujours meilleurs, et restent toujours plus insolvables tant leur sauvagisme est habile. Non pas dociles pour autant, The Kills font preuve de volonté dans les procédés de production également, n’ayant pas hésité à virer un producteur inadapté au bout de deux jours de studio. Leur volonté à garder cette fraîcheur intacte dans leur créativité fait plaisir et se ressent. Il est probable que si plus de groupes actuels procédaient de la même manière, il se trouverait bien moins de soupes produites et très vite oubliées. Autre habilité que l’on peut leur trouver, pour le coup est de choisir une première partie aussi soporifique que pourrait l’être une réalisation de David Lynch en slow motion. Le groupe Weekend, en provenance des Etats-Unis, a fait son apparition afin de façonner le terrain. Ce trio lo-fi/shoegaze n’étaient certes pas mauvais dans l’ensemble, mais leur ressemblance trop frappante au son des Cure et leurs chansons tirées sur la longueur n’ont pas donné l’impression d’avoir fait l’unanimité.
La salle des Docks, qui affichait complet, s’impatientait au vu du fameux décor en motif de panthère et des guitares aux cables torsadés. Ni une ni moins, dès leur apparition s’est fait ressentir une vague d’énergie et de cris à l’entente du début de la chanson No Wow, chanson d’introduction de leur deuxième album du même nom. Alisson Mosshart, chanteuse charismatique qui a su se démarquer des artistes féminines, affiche désormais une couleur de cheveux rose dispersée dans sa crinière brune. L’intensité de leur énergie qu’ils peuvent dégager et leur sincérité ont hypnotisé l’assistance devenue sauvage à son tour. Dans leurs chansons, des adaptations se sont fait entendre, parfois plus électroniques, et d’autres plus allégées jouées à la guitare. Une playlist agréablement dispersée, ressortant le meilleur de leurs anciens album comme Cheap and Cheerful, URA Fever ou Black Balloon, fondues autour des chansons fraîchement sorties du dernier album Blood Pressures comme leur single Satellite, Future Starts Slow ou encore Heart Is A Beating Drum. Après un rappel qui annonçait la fin proche du concert, le guitariste Jamie Hince s’est épris du micro: « Cette chanson est une des premières que l’on ait écrites. Elle s’appelle Fuck People » et voici la dernière chanson électrisée du set sortie de leur premier album, avant d’interpréter l’émouvant Last Goodbye pour nous assurer que ce sera pas le dernier, ce qu’on espère vivement…
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