Une interminable route soixante-six, une clope au bec et un whisky, un ampli dans le coffre et des lunettes noires pour parfaire l’idylle. Voilà ce qu’inspire The Kills ; le saint vu par le malsain, le glauque planant, la sensuelle torpeur. Des rythmes synthétiques comme inspirés du grésillement de la télévision ou du déclancheur d’un grille-pain.
Ils se répandent à travers les bouches et oreilles telle la maladie, se rassemblent telles deux cellules qui lorsqu’elles se couplent ripostent toute résistance à leur propagation, s’immortalisent en grimpant le mur du son. Ecouter leurs albums, c’est comprendre un petit bout de la personnalité de chacun des musiciens qui imposent leur chair et façon de faire.
Alison Mosshart, alléchante et mystérieuse brune au sourire dissimulé, est originaire des USA. Elle a commencé sa carrière en 1995, dans un groupe appelé Discount, avec qui lors d’une de leurs tournées, fut de passage dans un hotel ou l’histoire des Kills commença. Entendant tous deux la musique de l’autre à travers les murs de leurs chambres, Alison fit la connaissance de Jamie Hince, rockeur anglais au style décalé. Ils échangèrent des idées et des démos, et entreprirent une fusion musicale qui, on peut le ressentir, fût dès le début très naturelle.
Trois irrésistibles albums ont vu le jour:
« Keep On Your Mean Side » – 2003
« No Wow » – 2005
« Midnight Boom » – 2008
Car il faut être prévenu pour pleinement apprécier le style des Kills ; pas toujours facile d’écoute pour un aimant de la musique easy-listening, mais à l’inverse un véritable détenteur de gachette pour un fan de rock instable et d’exploration sonore.
Un chant bien intégré s’agite au travers de riffs et de rythmes tout aussi bien simples que risqués, une nudité mi-dévoilée à l’étrange. Il faut s’y plonger pour véritablement y nager.
Le quatrième album des Kills sort aujourd’hui, et c’est une suite au premier abord moins folle qui prend d’assaut. Mais toujours des sons et intonations qui leurs sont propres, des mélodies fébriles et prenantes qui rendent le tout plus libre d’accès. Des sons ressemblant parfois à des balles de ping-pong, une distortion hargneuse couplée à un chant toujours aussi maîtrisé. Une chanson telle que « Nail In My Coffin » est d’une telle classe qu’il faudrait encore trouver maintes métaphores pour décrire ce que la pointilleuse main des Kills attise sur leur production, mais il n’est pas toujours possible de faire ressentir à travers des mots.
En bref, il ne faut plus attendre pour se le procurer, mais il faut surtout urgemment compter les trois précédents à sa collection de disques.
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