La guerre est déclarée. Anton Newcombe, allumé notoire et génial croisement bâtard-norvégien-britannique est à la tête du monument Brian Jonestown Massacre (que l’on réduira en BJM) depuis 20 ans.
Mis en lumière et en parallèle d’un autre ancien groupe indé (Dandy Wahrols) dans le mythique documentaire « Dig », le combo s’est spécialisé dans le cut-up, come pour mieux atomiser le « sergent poivre ». En effet, la dernière victime nominative du vilain BJM (Après les Stones qu’ils vénèrent et My bloody Valentine) se nomme les Beatles. En croisade contre le culte grisonnant et bedonnant de la bande à Lennon, Newcombe tranche dans le vif: litanie psyché, rythmique hypnotique et guitare tranchante font de ce « Who killed SGT Pepper » du pur rock’n’roll.
D’entrée, sur « Tempo 116.7 », Newcombe annonce les couleurs (et il a dû en voir un paquet). Sorte de mélange d’acid-rock (« Bungur Hinfur », « One », « Our time »), d’électro-psyché (« This is the first… », « This is the one… », « Feel it) digne des plus belles heures de Primal Scream, BJM ose même un sample de hooligans avec le troublant « Let’s go fucking mental », très prisé par les bad boys du FC Leeds United (club qui a semé la terreur dans le foot anglais des 70’s). Avant de finir sur ce « Fett tipped pictures of uffos », hymne post-rock allumé, Newcombe (au 1er plan ci-dessous) nous prouve qu’un brainstorming au LSD peut parfois accoucher de miracles.
Certes la production nous met face au doute, l’album sonne comme si il avait été enregistré dans un aquarium de buée psychotrope, mais n’oublions pas que BJM est l’emblème du « Rock indé ». »Who killed Sgt Pepper » agit comme un doigt d’honneur aux ex-fleurons du rock indé reconvertis en vache laitière et autre « fab four » empoisonnés par le venin dollar. En gros on aime ou on déteste ce BJM passé maitre dans l’art de la gueule de bois et, même si on frôle le foirage monumental, cet album reste indispensable. A coeur ouvert, je m’avoue vaincu par une passion, celle des Brian Jonestown Massacre. Sans aucun doute le disque de l’année (rendez-vous en Décembre pour le palmarès).
Extraits à écouter ici: BJM, « This is the one thing… »
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