Quand un maître absolu de l’image sort un nouveau métrage c’est déjà un événement. Quand en plus son envie est de parler de son enfance via une fresque « bigger than life », ça donne une passion de cinéma comme on en voit que trop rarement. Mais voilà, entre l’idée et la mise en images, puis le montage du métrage, il y a tout un univers. De plus, on sait que le maître réalisateur ne travaille jamais avec un scénario. Ainsi, nous nous retrouvons devant une envie énorme de plaire mais tellement de scènes décousues les unes des autres que l’on a une impression labyrinthique et surtout d’inachevé. Le film aurait dû, à la base, être beaucoup plus que ça. Initialement intitulé The Grandmasters, la volonté du réalisateur était de faire une gigantesque fresque sur les arts-martiaux… mais voilà… l’ampleur du projet était probablement trop grande. C’est pour cela que l’histoire s’est resserrée sur le maître du jeune dragon,véritable pilier des arts-martiaux dans le 7ème art . Plus que d’un métrage dévolu à l’art de se battre, nous nous retrouvons devant un moment de cinéma lyrique au possible, aux images qui ressemblent à des tableaux, des jeux de lumière et d’ombres à en pleurer de bonheur et aux ralentis accentuant la force poétique et dramatique du récit.
C’est probable que certains crieront au scandale – ou en tous cas se sentiront lésés – pour son côté lunaire au vu de l’enchaînement de séquences parfois abruptes ou maladroites (on sent que le film aurait dû être beaucoup plus long et qu’il a fallu tailler sec !), pour son développement plus métaphorique, sensitif et métaphysique que réellement explicatif aussi. Les mauvaises langues diront que, vu le nombre de ralentis, si on passait l »ensemble en vitesse normale, le tout ne durerait qu’une vingtaine de minutes sur les deux heures effectives. Ces mêmes détracteurs seront certainement infiniment plus satisfaits en découvrant ou en revoyant les deux films datant de quelques années en arrière nommés IP Man 1 et 2 de Wilson Ip avec Donnie Yen, véritables chefs d’œuvres du genre, aux engagement plus politiques et martiaux que ce Grandmaster qui parle plus à nos sens et à notre cœur. Mais si vous êtes de ceux qui appréciez les expériences transportantes, ce dernier vous comblera notamment lors de sa dernière demi-heure dont la force évocatrice est extrêmement puissante et vibrante. De plus, chaque combat est un défi visuel à déguster sans modération !
On termine en parlant technique avec des éventuels bonus et des différents pressages ?
J’aurais bien voulu m’étendre sur les suppléments car la version française en regorge mais nos pauvres dvd et blu ray édités par Impuls sur le marché suisse sont carrément indigents ! Entre une malheureusement bande annonce comme seul compagnon du film sur la galette ainsi qu’une qualité visuelle ma foi pas des plus folichonnes avec des erreurs de compression dans les ralentis qui font peine à voir et des sous titres parfois décalés pour notre plus grand malheur, je ne peux que vous conseiller de le prendre en VOD ou sur le net… Une déception absolue qui montre à quel point que, quand on ne sait pas œuvrer pour presser un disque, on laisse les grands le faire ! Surtout que le disque chez Wild Side en France est des plus réussi !
Laisser un commentaire