Comme un bon nombre d’entre vous doivent déjà le savoir, il ne reste que sept jours avant la sortie du très attendu The Dark Knight Rises, ultime volet de la trilogie cinématographique de Christopher Nolan mettant en scène le héros le plus sombre et le plus torturé de l’univers DC. A cette occasion, nous vous proposons un compte-à-rebours original et motivant, sous forme de rétrospective BDphilique et cinéphilique. Chaque jour, Florian et Didier vous feront découvrir (ou redécouvrir) un comic-book et un film qui ont marqué et influencé le vaste univers de Batman.
Et on commence aujourd’hui avec Batman Year One de Miller et Mazzucchelli et Batman-The movie (1966), réalisé par Leslie Martinson avec Adam West, et chroniqué par Didier ici.
Comme son nom l’indique, Batman Year One retrace la première année de Batman, ou plus précisément du retour de Bruce Wayne à Gotham City, après 12 ans d’exil, jusqu’à la nomination au poste de commissaire de James Gordon et le début de sa collaboration avec Batman. En seulement 88 pages, le monde de Gotham est introduit : Catwoman, le clan Falcone, Gordon et sa famille, Alfred, Harvey Dent et même le Joker. Les thématiques sont elles aussi déjà présentes et d’autant plus explicites du fait qu’on assiste à la naissance d’un mythe, d’un homme et d’un environnement. L’intrigue se divise en deux parties développées indépendamment l’une de l’autre, avant de se rejoindre et de s’entrechoquer enfin. D’un côté, nous avons donc Bruce Wayne et de l’autre James Gordon, qui arrivent à Gotham simultanément et vont découvrir ce qui se cache derrière ses hauts immeubles faussement resplendissants. Bruce Wayne va suivre un entraînement physique difficile et va trouver sa voix, grâce à la fameuse scène de la chauve-souris qui brise une vitre du Manoir Wayne, avant de se poser sur le buste de son défunt père et de regarder Bruce droit dans les yeux. On y découvre ainsi toutes les hantises de Batman, son désir obsessionnel de perfection et de mort et surtout ses premiers pas, pas toujours assurés, en tant que vigilante. James Gordon, lui, arrive en tant que lieutenant de police et va vite découvrir la corruption qui mine Gotham Central. En refusant de s’y plier, il devient la bête noire de ses supérieurs, mais grâce à la presse et à ses exploits, devient l’autre héros de Gotham et finit commissaire et allié de Batman. Ces deux points de vue sont les deux axes majeurs du récit, avant que n’y viennent s’y accoler les personnages secondaires qui, petit à petit, étoffent l’intrigue et ouvre une multitude de pistes différentes.
Écrit dans l’optique de remettre au goût du jour la création de Batman, Miller mêle habilement ces divers éléments en comptant sur l’intelligence du lecteur et sur sa connaissance préalable de l’univers de l’homme chauve-souris. Cette technique fonctionne à merveille et aucune case n’est superflue. La narration est très intense et rythmée et brosse un portrait juste et indispensable du chevalier noir. Au dessin, Mazzucchelli fait preuve d’une efficacité et d’un réalisme de tous les instants et grave profondément l’image de Batman, grâce à son trait noir et buriné.
Batman Year One fête cette année ses 26 ans et demeure toujours l’histoire la plus complète et la plus claire jamais réalisée sur Batman.
A noter également que la nouvelle édition en français parue chez Urban Comics propose plusieurs suppléments passionnants : la post-face de Mazzucchelli, des extraits du script de Miller, le processus de création d’une planche (croquis, encrage, couleurs), les diverses couvertures de l’époque et surtout le film d’animation Batman Year One (2011) en Blu-ray et DVD.
http://www.youtube.com/watch?v=OPjyRz0YgI8
Demain : Batman R.I.P., de Morrison et Daniel.
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