Comme un bon nombre d’entre vous doivent déjà le savoir, il ne reste que deux jours avant la sortie du très attendu The Dark Knight Rises, ultime volet de la trilogie cinématographique de Christopher Nolan mettant en scène le héros le plus sombre et le plus torturé de l’univers DC. A cette occasion, nous vous proposons un compte-à-rebours original et motivant, sous forme de rétrospective BDphilique et cinéphilique. Chaque jour, Florian et Didier vous font découvrir (ou redécouvrir) un comic-book et un film qui ont marqué et influencé le vaste univers de Batman.
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On continue aujourd’hui avec Un long Halloween, de Loeb et Sale et Batman Begins (2005), réalisé par Christopher Nolan avec Christian Bale et Liam Neeson, et chroniqué par Didier ici.
Un long Halloween se déroule six mois après la fin de Batman Year One (chroniqué ici) et se veut une continuité directe de ce dernier. Batman est donc encore dans ces premières années. Les personnages ne sont pas encore tous mis en place, ce qui donne l’occasion au scénariste Jeph Loeb (Batman : Hush, Superman for All Seasons, Smallville) d’introduire plusieurs d’entre eux et de faire la lumière sur leurs origines, notamment celles de Double-Face et du tueur au calendrier.
Invité au mariage de Johnny Viti, le neveu de Carmine Falcone, le boss de la mafia de Gotham City, Bruce Wayne se voit proposer par ce dernier de blanchir de l’argent. Il refuse et quitte la fête, lorsqu’il découvre Harvey Dent à terre, tabassé par la famille Falcone. Par la suite, ils se réunissent avec James Gordon et décident de mettre fin au joug des Falcone et des Maroni sur Gotham City, chacun pouvant agir à son niveau : Gordon avec la police, Dent avec la justice et Batman avec la peur et la discrétion. Les banquiers commencent alors à refuser l’argent de Carmine Falcone et ce dernier envoie son neveu Johnny Viti « s’occuper » de ça. Mais le 31 octobre, Viti est retrouvé mort dans sa baignoire dans une position qui rappelle plus un rituel qu’un meurtre au premier degré. Comme une pierre jetée dans la marre, ce meurtre va tout changer, surtout lorsque ces crimes rituels continuent et semblent chaque fois toucher les personnes les plus en vue de la police et de la mafia.
Un long Halloween est un récit noir qui renoue avec l’essence première de Batman : l’investigation. Le chevalier noir n’est pas traité d’un point de vue psychologique ou philosophique, mais comme un détective surdoué, agissant dans l’ombre. Ici, ce sont plutôt les vilains qui sont traités avec plus de nuances. Batman en croisent plusieurs lors de son enquêtes : le Joker, le chapelier fou, l’épouvantail, Poison Ivy, etc. La plupart d’entre eux passent ainsi du simple méchant au personnage complexe et profond, en proie à ses propres démons et annoncent ainsi les futures évolutions de Batman, en tant que personnage et en tant que série. Mais le personnage le plus intéressant reste Harvey Dent, qui devient, au cours de l’intrigue, Double-Face. Proche de Bruce Wayne, Gordon et Batman, ce dernier marque une étape importante dans l’univers de Gotham et sa transformation n’augure que le pire. Les autres personnages, surtout ceux introduits dans Batman Year One, prennent eux aussi une ampleur nécessaire dans Un long Halloween. On retient notamment les deux familles de mafieux, Falcone et Maroni, qui occupent une part importante du récit et dont les ramifications ont des causes et des conséquences dans tout ce qu’il se passe à Gotham. James Gordon, lui, est devenu commissaire et s’engage dans cette affaire pour bien montrer que les jours de la police corrompue sont finies et qu’il fera tout pour que l’ordre et la justice règne. Catwoman, elle, prend son envol, se perfectionne rapidement en cambriolage et entame déjà sa double relation avec Bruce Wayne/Batman. Enfin, on peut parler du personnage de Bruce Wayne, qui est presque aussi présent que Batman (chose rare). On découvre ainsi comment Wayne aide à démanteler les réseaux criminels des Falcone, grâce à son pouvoir financier et médiatique et comment il joue avec son image pour l’éloigner le plus possible de celle Batman, afin de garantir toujours plus son anonymat.
Un long Halloween est donc une sacrée galerie de gueules, de personnages de tout horizons et surtout un développement étendu d’un univers. Pour mettre en image ce vaste panel, on retrouve Tim Sale au dessin, qui collabore souvent avec Jeph Loeb, notamment sur Superman for All Seasons et sur Batman : Dark Victory. Son trait très fin est parfois déroutant, mais ses corps tout en élasticité donne une dynamique aux situations et un côté cartoonesque remarquable entre mille. Les aplats de couleurs sont eux aussi typiques de Sale et donne une ambiance très pop à l’ensemble.
Du polar, du noir, des personnages en plein essor et un graphisme novateur : Un long Halloween est une pierre angulaire devenue indispensable à la compréhension et à l’appréciation du monde du chevalier noir. Son succès a d’ailleurs été tel, que deux suites sont ensuite parues, signées des mêmes auteurs : Batman : Dark Victory et Catwoman : When in Rome, qui se déroulent sur le même laps de temps, mais à deux endroits différents.
Demain : La cour des hiboux, de Snyder et Capullo.
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