Ecouter « Nico Teen Love » c’est comme se balader dans le XVIème à Paname: arrogance, classe et tchatche à la parisienne. Vous n’avez jamais ressenti ce phénomène, crapahutant dans la capitale française? On aime s’y pavaner, on se sent porté, jeune, beau et dandy rétro-moderne? J’oubliais, avec les BB Brunes sur les oreilles, ça aide…
Repérés grâce à leur culot précoce, ils se produisent au Gibus (célèbre salle parisienne, tremplin à la mode) dès 2005, alors qu’un léger duvet peine à noircir leurs aisselles et leurs mentons. En début d’expansion du phénomène des « Baby Rockers » (accompagnés de Naast, Second sex, Plasticines…), les vieux et moins vieux briscards (Manoeuvre en tête) décident d’extraire leurs idées (trop) ancrées dans les années 80 pour promouvoir tout ce beau monde. Merci, on avance enfin.
Leur premier album (« Blonde comme moi » – 2007) fait la différence, à l’image d’un étalon dopé sur la ligne de départ, les sabots effleurant le gazon maudit du marché du disque. Réussir autant de choses bien dans la langue de Molière relève du défi, longtemps « monopolisé » par l’ex bande à Aubert (Telephone). Houla, je ne vais pas me faire que des amis tant le noyau dur des nostalgiques de Telephone semble inébranlable… Bousculons-le un peu…. BB brunes sont ni plus ni moins que le Telephone des années 2010 (écoutez « Peut-être pas cette fois » ou « Black and Blue », la filiation est flagrante). Age moyen du groupe (qui fera taire les mauvaises langues): 22 ans… allez, 2 ans plus jeunes qu’Aubert, Bertignac and co au moment de leur 2ème album (« Crache ton venin » – 1979) qui les propulsera « meilleur groupe (qui chante en) français.
30ans plus tard? Même recette: des mélodies influencées par le rock des 60-70’s (Clash, Cramps, Stooges, Who), enfumées (« Nico teen love », « Cola Maya » du Libertines à la française) et déterminées à enterrer leur adolescence traînante (« Seul ou accompagné », « (D)andy », « Illuminations ») beaucoup plus présente dans le 1er album et dans leur ex-public… Quoi de mieux après tout? Cet été, les BB Brunes étaient Le groupe des festivals: on les a vus partout (Biarritz, Paris, Aix-les bains…). Et ouais, meilleur moyen de justifier leurs disques de platine. Insouciance, arrogance (« Dynamite », « Britty Boy »), culot, les BB Brunes envoient tous les alchimistes au tapis: mieux que l’or, ils ont la recette de l’éternelle jeunesse, garantie sans botox mais avec beaucoup de sueur et d’acnée. Comme toute bonne formation rock, nos têtes à claques du XVIème ont le verbe et le phrasé juste, avantage concurrentiel indéniable. Leur leader Adrien Gallo jouit d’un charisme et d’une suffisance maîtrisée sur lesquelles le groupe peut s’appuyer sans avoir peur d’exploser, pour l’instant. On attend la suite avec impatience. Après tout, qu’ont-ils de moins que les Strokes ou les Kings of Leon? Rien… mis à part qu’ils chantent en français et que nos voisins hexagonaux adorent détester ce qu’ils font de mieux (Phoenix, Air, Tellier….). Amis dinosaures, scrutez la notice d’emballage, « Nico Teen Love » s’écoute de 7 à 777 ans…. Assumer c’est les aimer.
En concert le 4 Décembre à Fri-son (Fribourg)
Extraits à écouter ici: BB Brunes, « Dynamite » – BB Brunes, « (D)andy » – BB Brunes, « Cola Maya » – BB Brunes, « Britty Boy »
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