« POUR » ou « CONTRE » le nouvel album de Björk? A la suite de la lecture de cet article consacré à la sortie du nouveau Björk, vous avez la possibilité de donner votre opinion (poster un commentaire), car votre opinion compte pour nous. Les 5 commentaires les plus pertinants serons récompensés, à gagner, le nouvel album de Björk en version Deluxe. Nos bloggeurs ont, eux, d’ores et déjà fait leur choix!
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POUR:
Björk revient avec un nouvel album 100% bio… enfin, un album humblement nommé « Biophilia ». Album qui parle d’écologie, de réflexions sur le monde, de biologie, j’en passe et des meilleures. Album également conceptuel jusque dans sa façon d’être promu, réalisé et dégusté. Mêlant Apps, vidéos, jeux et musique, Björk s’ouvre et porte un projet bien plus ambitieux que d’habitude. Pour ma part, je vais m’en tenir à la version audio disponible en galette plastique chez tous les bons disquaires, dont la Fnac.
Björk nous rejoint donc sur « Biophilia » un peu là où elle nous avait laissé avec « Vespertine »… la preuve en est sur cette ouverture de “Moon”, morceau basé principalement sur des cordes (guitares et harpes)… On a d’abord un plaisir fou à retrouver la folie et le talent de l’islandaise. Après 4 ans d’absence, sa voix commençait cruellement à nous manquer. Une voix posée, fragile, décalée et caractérielle. Une voix faisant partie intégrante de sa musique et utilisée comme instrument à part entière.
Comme sur chaque album, quelques titres sortent du lot, tel « Crystalline », commençant avec des cliquetis de verre sur un beat singulier et se finissant sur un set drill’n’bass… magnifique ! « Cosmogony » quoique plus éthéré mais très réussi. Ou encore « Virus », véritable ode au bien-être musical tant ses sons et la voix de Björk y sont reposants. S’ensuit « Mutual Core » sorte de trait d’union de deux de ses précédentes productions: « Oceania » (Medùlla) et « Innocence » (Volta). Puissant, captivant et magistral ! Et « Natura », qui aurait pu être un très bon premier morceau s’il n’avait pas été bon dernier dans la version collector de l’album… Les autres titres, comme sur la plupart des albums de l’islandaise, pourraient sembler être du pur remplissage. Certes écoutables et attrayants, mais pas renversants non plus. Mais on lui pardonne facilement, tant ses productions sont finement réalisées, travaillées, sincères, avant-gardistes et…
… et finalement l’univers de Björk reste sa marque de fabrique : aérien, barré, onirique et difficile à s’approprier. On écoute Björk aussi pour cela, c’est une musique cérébrale, qui parle à l’esprit autant qu’aux oreilles. L’absence de cet aspect sonnerait comme toute la soupe entendue et distillée par la plupart des radios dites « commerciales ». C’est un effort à faire, un effort d’ailleurs souvent récompensé avec Björk. Il l’est une fois de plus avec ce nouvel album.
– POUR : pour son inventivité, le plaisir de l’écouter à nouveau, pour les morceaux cités, pour le côté « verspertinien » tant (de part son impressionnante et dense discographie) il est celui le plus proche. (« Vespertine » restant pour moi le plus cohérent et meilleur album réalisé par cette artiste hors du commun !)
Sébastien Blanc
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CONTRE:
Mégalo et méga lourd. Dans la musique, les exemples de suffisance sont légion. Quand ce n’est pas U2 qui maquille ses pannes derrière des tournées à gros budget, c’est Sting qui s’entoure d’orchestres symphoniques surpeuplés (et sous payés?) pour tenter de redorer son répertoire dépassé, sans oublier Damon Albarn (Gorillaz) qui gâche un peu sa marque de fabrique en composant à l’aide d’un… Iphone. On y reviendra. Mais d’abord, à l’heure de son neuvième album, Bjork semble un peu perdu et « Biophilia » ne déroge pas à la règle de l’ovni plus facile à oublier qu’à écouter.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’islandaise ne nous a pas vraiment manqué. Combien d’entre-vous se sont passés son précédent album en boucle depuis quatre ans? Haut les mains! Le dernier hold-up en date se nommait Volta (en 2007) et passait déjà pour un essai raté, prétexte désespéré à une tournée européenne, histoire de ne pas se faire oublier. Depuis, Bjork s’est fait griller la politesse par un volcan emmerdant, du sol au plafond – ceci dit, le blocus du trafic aérien n’a pas aidé à redorer l’image de l’Islande, pays en crise pour lequel la chanteuse s’est donée corps et âme. Au delà de ça, celle qui se considère comme une « vieille punk » – mouvement délibérément sauvage et animal, revendiquant une simplicité primaire ou un nihilisme provocateur, on a du mal à voir la filiation comme une évidence – va voir son projet « Biophilia » se dégonfler comme une baudruche. Passant d’une idée d’école/musée de musique à un film en 3D, soit d’une aberration à une absurdité, Bjork a vu moult portes se refermer (légitimement?) devant elle. Jetée par National Geographic, l’islandaise s’est tournée vers Apple. Pêché d’orgueil?
En collant une application à chacun des 13 titres, aussi anecdotiques soient-ils, Bjork a fait une première grave erreur, rattrapée de justesse le jour (3 août 2011) où elle lança sur son site internet un appel aux hacking, à la piraterie partageuse. Le but? Que tout le monde se souvienne d’elle en l’aidant à rentabiliser sa folie des grandeurs. Accuser Bjork d’avoir poussé un peu plus vite Steve Jobs dans sa tombe serait morbide, mais nul doute que le leader d’Apple n’a pas dû apprécier que madame fasse mumuse avec la grosse pomme.
Peut-on appeler ça un pas en avant? La balance ne penche pas forcément du bon côté. Alors oui, comme sur chacun de ses albums depuis 10-12 ans, il y a au maximum 3 bonnes chansons (aspect visionnaire de la star en vue d’un best-of?). Mais ce n’est pas suffisant. Ici, le meilleur titre se nomme « Virus ». Un hasard? « Mutual core » ou « Sacrifice » sortent également du lot mais le reste vole moins haut que les ambitions de son auteur. Bien sûr, la mauvaise fois poussera certains à dire que l’étincelle naîtra au bout de la vingtième écoute, moi je leur répondrai que les plus grands truands ne sont pas ceux que l’on croit. Finalement, la plus polaire des scandinaves joue une nouvelle fois en fonds de cours et nous aura peut-être à l’usure.
Gyslain Lancement, Fribourg
.Alors, « Pour » ou « contre » ? Soyez créatifs et argumentez ! Les commentaires avec « ouais, bof, j’aime pas » ou au contraire « Super ! » ou « Up » ne seront pas récompensés.
Règlement: Jeu gratuit sans obligation d’achat, les gagnants seront contactés par adresse e-mail. Délibération le vendredi 11 novembre.
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