Pour la plupart des gens, ceux qui ont découvert Pink Floyd dans les années 80 avec « The Wall » ou même avec le succès planétaire de « Dark Side of the Moon » en 73, le nom de Syd Barrett ne signifie rien. Pourtant, son influence a longtemps marqué le groupe, son fantôme planant sur la carrière de celui-ci.
Revenons sur les faits: 1967, Syd est le lider charismatique du groupe Pink Floyd auréolé par le succès de son premier album « Piper at the Gates of Dawn »dont il est le compositeur principal, mais très vite les excès de LSD rendent Barrett instable, celui-ci se rebelle contre le système pop.
Le chanteur ne se plie pas à l’exercice du play-back, refusant de remuer les lèvres à la télévision, sur scène il joue le même accord pendant une demi-heure.
Pire, il souffre aussi-comme on le diagnostiquera bien des années plus tard-de schizophrénie.
Le reste du groupe, conscient que leur succès dépend du de Syd, va dans un premier temps faire appel à l’ami d’enfance, le guitariste David Gilmour pour seconder Barrett, puis à la fin, le groupe décide qu’il prendra sa place.
Le mimétisme vocal et musical du jeune guitariste est frappant.
Les autres membres du groupe nourriront longtemps un sentiment de culpabilité de ne pas avoir su aider leur ami.
Gilmour, quand à lui, va également soutenir Barrett pour l’enregistrement de ses deux albums « Madcap Laughs »(69) et « Barrett »(70).
L’atmosphère chaotique rend la mise en boîte des chansons difficile et la folie est carrément palpable sur certaines chansons.
Privé de son compositeur principal, Pink Floyd va mettre longtemps à trouver une identité propre. En atteste , d’ailleurs la présence du morceau « Astronomy Dominé » un de leurs chevaux de bataille sur scène, sur l’album Live/studio « Ummagumma »(69).
En 1973, Barrett disparaît définitivement de la scène musical, il vit cloîtré chez sa mère à Cambridge, consacrant son temps essentiellement à la peinture.
Il décline toutes les offres qui lui sont faîtes pour retourner en studio.
En 1975, lorsque Pink Floyd accouche péniblement de l’album « Wish you were here », la légende veut qu’alors que le groupe enregistre le morceau « Shine on your crazy diamond » qui fait référence à Syd, un homme au physique de Buddha vient leur rendre visite aux studios d’Abbey Road demandant « quand est-ce que je fais la guitare?
Aucun des membres du groupe ne reconnaît leur ancien acolyte, à la stupeur, vient s’ajouter la tristesse.
Le claviériste Rick Wright surpris par la transformation physique de son ami lui demande à quoi celle-ci est due, Barrett répond qu’il se nourrit exclusivement du contenu de son congélateur rempli côtelettes de porc.
Syd écoute leur musique puis déclare » bah! c’est de la variété », puis il retourne dans l’anonymat.
Plus tard, on retrouvera la trace de Syd dans le personnage de Pink, interprété par Bob Geldolf dan le film « The Wall » de Alan Parker
La mort de Syd, à 60 ans, des suites du diabète survient peu de temps après la reformation de Pink Floyd pour le « Live 8 ».
Gilmour rendra un dernier hommage à Syd en jouant sur scène en compagnie de David Bowie le morceau « Arnold Layne ».
Actualité oblige, toujours à l’instigation de Gilmour, une compilation des morceaux(« An introduction to ») de Barrett avec Pink Floyd et en solo est parue cette année. Une manière sans doute de clore le chapitre,
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