Avec le retour du vinyle, dans un premier temps les maisons de disques incluaient un code pour pouvoir télécharger la copie numérique du disque sur son ordinateur.
A présent la tendance, depuis quelques années, déjà, est chez certains éditeurs de vinyles d’offrir le cd en prime pour le même prix.
Ca a commencé avec les russes de Lilith(MC5 et Can), puis les français de Doxy(du Johnny Cash et Nina Simone, entre autres).
Puis enfin, la série de 5 compilations produites par le petit label italien Penny Records, sur lesquelles je vais m’attarder plus en détail.
Ce qui frappe c’est la sélection pointue et magistrale de Monsieur Bob Corsi, la qualité du son(les disques tournent en 45 tours pour un meilleur rendu) et le graphisme très réussi d’un certain Scarful.
« SHE BOP »
Un clin d’œil à Cindy Lauper peut-être…avec 16 titres interprétés exclusivement par des chanteuses et couvrant la période 50’s/60’s.
Autour du standard(« Hound Dog » popularisé par Elvis , ici dans la version de Big Mama Thornton), le premier titre utilisant un effet de « flange* » bien avant les Beatles avec « The Big Hurt par Miss Toni Fisher, une incroyable reprise du « Great Balls of Fire » de Jerry Lee Lewis par Georgia Gibbs. Eartha Kitt en mode rock exotique avec « HonoluluRock-A-Roll-a », ou du « doo woop* » avec « Ipsie opsie ooh » de Shirley Gunter. Rien à jeter, des filles qui rockent et roulent!
« FLANGE »*: effet produit en passant deux bandes magnétiques avec le même son en ralentissant une des deux avec le doigt.
« DOO WOOP* »: style vocal apparu dans les années 50 et jouant sur les onomatopées.
« CALYPSO A LA MODE »
Si vous avez lu mes articles récemment, vous aurez remarqué que je suis en plein dans une phase de découverte de la musique calypso.
Au même titre que le « mambo », la musique chaloupée de Trinidad a imprégné la musique populaire américaine des années 50.
Donc rappel des grands noms du genre, Lord Kitchener, Blind Blake et Lord Creator(grivois « Big Bamboo »).
Accompagnés des popularisateurs que furent, Harry Belafonte, Joséphine Baker qui a tâté au calypso avec « Don’t touch me tomato » et même l’immense Robert Mitchum.
« RUMBLE IN THE JUNGLE »
Exotica, chansons gadget(novelty tunes), rock déjanté, jive, de l’influence du style « forêt vierge » dans l’imagerie et les rythmes des chansons. Tout cela étant carton-pâte-comme il se doit-caricatural à souhait.
Evidemment le « Stranded in the Jungle » des Cadets et popularisé par les New York Dolls. L’olibrius, Nervous Norvus avec « Ape Call » aussi cinglé que Hazel Adkins et Monsieur Louis Prima(« Civilization »),le gigolo du swing quelques années avant de prêter sa voix du roi Louie dans le « Livre de la Jungle » de Disney.
« MONSTER MASH »
De l’influence des séances de films d’horreur projetés dans les « drive-ins » sur la musique populaire. Tout un pan de la culture « poubelle » révéré par les tenants du « psychobilly » tels que les Cramps, dans les années 80.
Au programme le hanté Screamin’ Jay Hawkins avec « I hear voices », The Monotones avec « Zombi » ou encore Lord Luther « I was a teenage creature ».
« DON’T BE SQUARE GO APE! »
Titre que l’on pourrait traduire par « Ne sois pas réac, deviens maboule ».
Une expression qui remonte à Kerouac et aux beatnicks.
Une choix donc pour ce volume de titres « non-sens » prônant l’absurde, notamment le « Transfusion » de Nervous Norvus et même Elvis avec « Do the clam »(fais la palourde). Tout un programme!
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