Deuxième jour au compteur, la machine Paléo redémarre et ce n’est pas avec la programmation la plus hasardeuse. Trois groupes au lien de parenté que nous allons éplucher se sont succédés, tous liés à la tête pensant du groupe Portishead, Geoff Barrow, son fondateur initial. En 2009, il a fondé son propre groupe nommé BEAK>, qui se sont produits en ouverture de la journée du festival au Club Tent. Un projet éléctro qui a pour drôle de concept en studio de suivre les trois règles suivantes : l’enregistrement doit se faire dans la même et unique pièce, aucun instrument ne doit s’ajouter au mixage, et l’album doit être composé en moins de deux semaines, au but osé de produire la musique la plus fraîche qui soit. Leur premier album éponyme est passé plutôt inaperçu, ce qui ne les empêche pas de préparer en ce moment même un deuxième opus.
Deuxième clin d’œil toujours à Geoff Barrow, est Anika. Cette jeune Berlinoise basée à Londres fait une musique truffée de sons électroniques. Pour l’histoire, Anika était une journaliste politique qui voyageait entre l’Angleterre et l’Allemagne et qui rencontra Geoff Barrow étant en pleine recherche de vocaliste pour son projet BEAK>. Coup de cœur musical visiblement, puisqu’il a produit son premier album dans son entierté. On a pu la retrouver au Club Tent à 20 :15 pour un show voluptueux.
La perle de la journée prends place sur la grande scène à 21 :30 ; les tant attendus Portishead ont fait friser les avant bras de milliers de spectateurs, hypnotisés et transportés. L’intro de leur album Third, « Silence », invite la plaine de l’Asse à rentrer dans leur bulle. A l’aide de leurs visuels plus troublants que jamais aux couleurs de leur graphisme, les images lient parfaitement leur musique avec le monde qui leur est propre, entre psychose et rêve, duquel on entre mais ne sort jamais indemne. Beth Gibbons, la voix de ce groupe qui initialement est un trio, chante avec la splendeur de sa fragilité et le fantomatisme de sa voix contralto. Un public on ne peut plus conquis savoure les titres uns par uns, allant de « Sour Times », « Roads » au puissant « Glory Box » qui enflamme solidement les cœurs. Réveillés soudainement par le tueur « Machine Gun », limpide effet sonore insinuant le bruit d’une arme, l’on peut apercevoir jeunes et moins jeunes se déhancher au son indiscutablement grandiose de Portishead. En bonus au petit « merci, bonsoir » timidement miaulé de Beth Gibbons, une horde de calins se sont échangés avec les chanceux du premier rang en signe de reconnaissance et d’aurevoir. Ainsi, une dure redescente sur terre s’impose à la fin de ce concert qui restera pour sûr encré dans l’esprit de beaucoup de sensibles témoins.
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