Métrage malin et malin Insidious est une vraie demi réussite. Demi car toute la première partie du film arrive avec brio à nous plonger dans une atmosphère malsaine et anxiogène, jouant avec les codes de la peur de fort belle manière.
On découvre une famille, un couple avec trois enfants vivant dans un quartier résidentiel américain, qui sera victime de phénomènes plutôt étranges, anodins dans un premier temps, puis crispants et dérangeants, pour finir carrément très dangereux ! Mariant une photo sobre et grise, flairant bon le film d’horreur des années huitante, formidablement rendue avec des plans longs, de grands travellings nous invitant à lorgner chaque objet cherchant le surnaturel partout il pourrait être, l’ambiance, à couper au couteau, est fantastiquement retranscrite. Un tel plaisir d’angoisse que je n’avais peu ou pas retrouvé depuis le Dark Water japonais de Nakata. Une des forces du métrage est surtout d’arriver à nous faire douter en pariant, toutes les deux secondes, que le prochain sursaut arrivera à tel ou tel moment, tout en nous prenant par surprise.
Alors après tant de bonnes choses, que s’est-il passé ? Le réalisateur de Saw premier du nom (le seul vraiment bon ?) ainsi que du très fort et jusqu’au boutiste Death Sentence, accouche d’une dernière partie qui fait retomber toute la fantastique pression exercée jusqu’alors. Lorgnant vers la farce à la SOS fantômes, on rit plus qu’autre chose et on est un peu déçu que le reste ne tienne pas toutes ses promesses de grand film d’épouvante qui marque. Avec quand même quelques petits regains d’effroi par moment mais on n’y croit plus vraiment. Ne boudons quand même pas notre plaisir car si la fin n’est pas aussi traumatisante que l’on eût espéré, on prend du plaisir à le regarder… c’est l’essentiel !
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