La tendance à la redécouverte des sixties a donné naissance à un phénomène assez insolite: la mise à jour de tout un pan obscur dans la production pop française du milieu des années 60. Il concerne, en particulier, des chanteuses inconnues, obscures ou ayant eu un succès très limité.
Les prospecteurs se sont penchés sur les faces B, voire des titres restés inédits à l’époque. Ces anomalies, ou « accidents » géniaux contrastent souvent de manière flagrante avec la production surannée de l’époque: guitares « fuzz » grinçantes, textes cyniques à la Gainsbourg ou loufoques à la Lanzman(Dutronc), érotisme à la Bardot ou candeur à la France Gall. La touche « psyché » de rigueur en plus.
Une parenthèse enchantée avant la vague « populo » balloche des années 70, incarnée par les Stone et Charden ou autres Ringo et Sheila.
Le terrain a été préparé par la redécouverte des France Gall, Sylvie Vartan ou Françoise Hardy, par le public anglo-saxon. Le phénomène des « Swinging Mademoiselles » a pris une telle ampleur, que d’autres pays incitent à la découverte, témoin la compilation « Nippon Girls » pour le Japon ou les « Funky Fräuleins » pour L’Allemagne.
C’est le label parisien Born Bad Records, qui nous propose le recueil « Wizzz! », elle dâte de 2001 et après été épuisée, elle est enfin rééditée, preuve de sa valeur non démentie au fil des ans.
Au programme, des chanteuses mais pas que. Nous allons passer quelques titres en revue: ça démarre en trombe avec « Les Filles(…) de Charlotte Leslie, une reprise dynamitée du « We got a thing(…) » des Capitols. Les arrangements et le texte-à prendre au deuxième degré- font que cette reprise effectue l’exploit de surpasser l’original!
[youtuber youtube=’http://www.youtube.com/watch?v=Npc4H6jz8mE&feature=player_detailpage’]
De son vrai nom Rosetta Aiello, œuvre dans un registre plus gentillet habituellement, ce titre détonnant passe un peu en radio, puis il est rapidement retiré des ondes…
Dans le registre hilarant « Avec les Oreilles » de Monique Thubert est un habile pastiche du style de Brigitte Bardot, vocalement parlant. Elle est d’ailleurs abonnée à la rubrique imitations en compagnie d’un spécialiste du genre, Max Fournier.
Le morceau se compose de plusieurs « breaks » parlés, notamment; « Qui a dit qu’on pouvait pas imiter les anglais » ou encore; « si j’avais ton disque(…)je le casserais pour en avoir un autre ».
Sur « Champs Elysées » Christine Pilzer nous déclare; « A vouloir se faire attendre pour se faire désirer, vous risquez de rater l’homme de votre vie.
Contrairement à ses consœurs Christine bénéficiera d’un certain succès. A présent, elle officie à présent dans le stylisme sous le nom de Christine Van den Haute.
Du côté des groupes et chanteurs, la révélation est Les Fleurs de Pavot » anciens Bourgeois de Calais, reconvertis au style « freak beat » à l’anglaise du plus bel effet, pour preuve leur « A dégager » présent ici. Ce groupe avait produit un album qu’il est vivemet conseillé de se procurer. A quant une réédition?
http://www.youtube.com/watch?v=5Uw4y1LxQfg&feature=player_detailpage
On n’est pas au bout de nos surprises avec un Danyel Gerard(vous avez bien lu!)fréquentable avec son « Sexologie » ainsi que les débuts instrumentaux de William Sheller, avec le thème de la b.o. de « Erotissimo » avec « Excitissimo ».
Pour finir les ineffables Messieurs Richard de Bordeaux et Daniel Beretta et leur titre « La Drogue », évidemment interdit d’antenne.
Daniel Beretta-alias Daniel St Georges, s’est reconverti dans la comédie puis le doublage, il est voix française d’Arnold Schwartzenegger.
Sachez qu’il existe un volume 2 de « Wizzz » et également les 5 volumes de « Pop à Paris » dont j’avais parlé sur ce blog, il y a quelques années.
Laisser un commentaire