Samedi 16 août, se clôturait le Rock Altitude au Locle qui, malgré une météo un peu capricieuse, a su faire le plein. En effet, ce fut une très bonne 9ème édition pour ce festival qui enregistra sa deuxième meilleure fréquentation de son histoire, plus de 6600 visiteurs.
Cet après-midi, le soleil décide lui aussi d’être de la partie pour terminer en beauté en réchauffant un peu le cœur des festivaliers, tout juste remis d’une soirée métaleuse passablement arrosée. Le sol d’ailleurs en porte encore les stigmates. L’occasion de ressortir les bonnes vieilles pompes militaires afin d’éviter l’écueil d’un « Holiday in mud »…
L’honneur d’ouvrir le feu revient au groupe Mississippi Drum Machine, puis c’est au tour du régional de l’étape puisqu’il s’agit des Petits Chanteurs à la Gueule de Bois. Dans une ambiance bon enfant, ils dressent leur univers pittoresque rempli d’histoires à dormir debout dans des chansons « autant facile à retenir que difficile à se sortir de la tête ». Après cette première mise en bouche, une certaine effervescence se fait sentir près de la grande scène.
C’est Kadebostany, près à nous embarquer dans leur empire colonial à bord de sa célèbre compagnie K-Airline.
La sublime ambassadrice Amina égrène au fur et à mesure les chansons de leur album, Pop Collection ventant ainsi les qualités de cette petite république européenne. Le show très travaillé, appuyé par le jeu de lumière ainsi de des projections en arrière-plan hypnotise le public.
Celui-ci ne peut s’empêcher de bouger sur une pop excentrique autour de laquelle gravitent influences trip hop, électro, cold wave et même balkanique de par la présence des cuivres. Une très grande réussite à la hauteur de la notoriété acquise dernièrement.
A peine sorti de cette transe je sens comme un léger frisson m’envahir. Le soleil ayant changé d’hémisphère, la patinoire retrouve une température… de patinoire. Vidant mon sac de son précieux contenu, je me précipite vers la « tent stage » espérant ainsi éviter la cryogénisation. Heureusement, le groupe Disagony est là pour réchauffer l’atmosphère. C’est le dernier concert de la saison pour cette formation genevoise qui à la suite de son premier disque, Venom Dish, revient d’une campagne de festivals bien remplie. Mais ce soir c’est du sérieux, leur première fois devant un public aussi nombreux, qui en plus ne vient pas pour se griller une saucisse. Du coup « on » m’a dit qu’on avait eu un peu le trac avant de monter.
N’étant pas là pour se laisser démonter, les musiciens décident d’entrée de laisser échapper la bête qui est en eux, distillant un rock punk bien trempé à la sauce grunge hérité des années 90 (on pense en effet à Nirvana parfois) actualisée par une teinte indie. Emmenés par l’énergie de leur chanteuse, Lynn, à la superbe voix rauque et dense, le groupe livre une musique intense et émotionnelle dans une radicalité qui ne tarde pas à conquérir le public manifestant son enthousiasme. Pour achever le tout ce dernier se ramasse en pleine face l’excellent STOP REWIND, un des titres phare de l’album.
A peine remis de cet orage électrique, je me dis qu’il va falloir… retourner vers des atmosphères moins clémentes. Allais-je assister à un Morcheeba on ice ? Dans la patinoire, chaufferettes et lampe à infrarouges tournent à plein régime pour préparer le terrain aux britanniques. Une foule nombreuse se tasse progressivement devant la scène, lorsque soudain elle apparaît.
La gracieuse Skye Edwards s’avance sur scène affublée d’une… d’un manteau ?! « It’s summer ! » s’exclame-t-elle faisant mine de trembler derrière son micro. Les funambules d’un trip hop léger et savoureux portée par une voix magnifique retrouvent petit à petit les degrés perdus, dessinant l’atmosphère de leur tube tels que OTHERWISE ou GIMME YOUR LOVE pour que finalement Skye laisse apparaître sa splendide robe blanche à pois noirs. Un vrai « Balsam für die Seele ».
Puis ce fut au tour de Koqa, de réalimenter en énergie les festivaliers. Véritable maître du beat box, accompagné d’un bugle et d’un percussionniste, l’artiste présente son nouveau projet musclé et efficace avant que les australiens de New World Sound n’entrainent les clubbers dans une nuit electro tribale dont ils ont le secret.
La prochaine édition fêtera déjà le 10ème anniversaire de ce très beau festival qui mérite d’être connu même s’il faut braver une route un peu tortueuse pour le rejoindre. De très belles surprises seront au programme semblerait-il. Mais on en saura pas plus pour le moment. On se réjouit déjà.
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