Monsters, avec un titre pareil on se dit qu’on va se retrouver face à un métrage avec des créatures de 50 mètres de haut qui détruisent tout sur leur passage et de l’action non stop…
Puis on commence à regarder cet ovni… et oui, il y a des monstres, mais les fans de trucs régressifs qui bourinent pourront être sauvagement déçus car ce n’est pas du tout à eux que se destine ce métrage. Par contre, les amateurs de drames humains seront aux anges ! On se retrouve face à une heure et demie d’un film à la personnalité hypnotisante avec plus de réflexion et de contemplation que de « bêbêtes » qui mangent de l’humain démembré…
La première constatation que l’on peut faire, c’est que c’est beau et trippant. Le réalisateur parvient avec de simples paysages désertiques, des cadavres d’avions ou de tanks disséminés à gauche à droite et quelques bâtiments détruits ou en proie aux flammes, à nous plonger dans une atmosphère post-apocalyptique envoûtante.
On pense donc plus à “La Route”, qui était une espèce de guide de survie dans un univers détruit et hostile, qu’au “Livre d’Eli” qui, aussi après une sorte d’apocalypse, privilégiait le côté gunfights et grand spectacle qui tape, la réflexion venant en second plan (voire plus loin, mais certains y ont vu le sens profond de la vie, alors respect…! ).
Ce “manque” d’action n’a pas été pour me déplaire. Au contraire, on se prend à suivre avec passion ces deux Américains recherchant leur voie dans ce road trip qui sera le leur parmi des zones dites contaminées et dangereuses. Tremblez… vous qui vous sentez en sécurité !
Et ces fameux monstres, est-ce qu’on les voit quand même ? Ohhh oui ! Plusieurs fois ! Et ils sont bien impressionnants ! Mais effectivement le réalisateur les utilise plus pour nous angoisser ainsi que pour instaurer un climat étrange et malveillant. Un ennemi qui, malgré ses habitudes à sortir de nuit, saura rugir à de propices moments pour nous mettre un minimum sur les nerfs. Il faut dire que le film a eu un budget d’ environ 500000 $, ce qui est vraiment ridicule. Gareth Edwards, qui l’a réalisé, s’est fait connaître en tant qu’artisan dans le domaine des effets spéciaux en traitant plus de 250 plan du téléfilm Attila le Un en 2008. Il reçu un prix pour ceux-ci.
Pour l’anecdote, l’équipe de tournage se résumait à 5 techniciens, Gareth et ses deux acteurs. En se baladant avec un matériel très léger, ils tournaient sans autorisation et on les prenait pour des touristes ! C’est d’ailleurs Edwards lui-même qui, tout seul chaque soir dans sa caravane, travaillait les images filmées le jour même pour Monsters. Un tour de force !
On l’a, très justement, comparé au réalisateur anglais Neil Blomkamp, papa de District 9, car les deux films ont été faits avec peu de moyens, dans des univers créés par eux-mêmes et traitant d’un sujet politiquement engagé avec pour thème de la science-fiction et plus particulièrement des extra-terrestres.
Maintenant, après un tel plaisir, je me réjouis de le voir aux commandes du futur Godzilla version US, avec un budget sûrement cent fois (mille ?) supérieur à ce Monsters et une équipe un poil plus conséquente… en espérant qu’il ne réitère pas le navet de Roland Emmerich qui, en tant que fan de la série, m’avait terrassé tant c’était difficile d’aller plus loin dans le ridicule et le mauvais: zéro pointé !
Mais au vu de sa première réalisation, on est en droit d’espérer des miracles !
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