Splendide mais destructeur, voilà pour moi ce qui résume le mieux Melancholia. Et pour une fois que ce ne sont pas les Mayas ou Pacco Rabane qui nous la prédisent, cette satanée fin du monde, mais un cinéaste Danois fort torturé ! Eh bien, on ouvre bien les yeux et on se prend au jeu avec beaucoup d’attention (voir d’implication) mais aussi de plaisir ! On connaît d’ailleurs la propension de Lars von Trier à faire de ses films des œuvres rédemptrices parlant de ses maux, de ses démons avec pour but de les faire partager à ses fans, en y ajoutant toujours un peu de piquant afin de provoquer des sensations multiples ou de remuer certaines choses chez ses spectateurs. Et s’il est devenu Persona non grata à Cannes après un énorme dérapage absolument non contrôlé de sa part, son cinéma n’a, à mon avis, jamais été aussi touchant, contemplatif et passionnant.
Comme un peu The Tree of Life , on peut sans hésitation parler de cinéma métaphysique, d’une œuvre voulant faire passer une sensation de mal-être, d’un cinéma presque expérimental qui cherche à transmettre plus qu’à montrer. Une manière pour l’auteur d’ Antéchrist de nous parler de cet état humain qu’est la mélancolie par le biais d’une famille déchirée. Dans celle-ci, chacun est meurtri par la vie et par une émotion, des regrets, la peur ou un péché. Vivre en soi-même est une douleur. On fait tout pour repousser ces affreux sentiments et jouer à l’autruche. Pas étonnant qu’à partir de constat alarmant et de ce manque d’humanité chez les siens, Justine (Kristen Dunst dont la performance fera date, carrément possédée par son personnage !) va plonger dans un état de mal-être profond dans lequel plus rien ne semblera l’affecter, à part quelques souvenirs d’enfance ressassés comme le pain à la viande qui semblait être son plat préféré. Tout va lui échapper, de son mariage à la maîtrise de ses pas. Alors, pour nous raconter cette histoire pas comme les autres, le réalisateur va nous plonger dans une atmosphère de fin du monde à la beauté sidérante et à l’atmosphère angoissante. Une fresque de tous les instants qui vient durablement imprégner notre rétine, un peu à la manière de ces tableaux mouvants évoquants l’apocalypse qui ouvrent le film. Ouvrez vos yeux et plongez dans un monde sans retour dans lequel la fatalité d’un monde pourri a pris le pas, soufflant la fragile flamme d’espoir qui brillait dans le coeur des humains n’ayant, pour la plupart, rien vu venir.
Et, la cerise sur le gâteau, les pressages dvd et blu-ray sont tous deux splendides et des démonstrations techniques de tous les instants ! Avec forcément un net avantage au disque bleu à l’image renversante et qui compte une galaxie de suppléments que tous fans du film et/ou de Lars von Trier, voir tous cinéphiles se feront un délice de parcourir de long en large : ) avec une mention spéciale au commentaire audio qui est une leçon de cinéma.
Si je ne devais retranscrire qu’un seul sentiment ou une sensation unique pour cataloguer le tout, ça serait… WOW ! Bonne fin du monde ; )
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