Le cinéaste Kevin Macdonald l’alterne avec aisance entre fictions(« Le dernier roi D’Ecosse ») et les documentaires(« Mon meilleur ennemi » sur Klaus Barbie).
Dans cette seconde catégorie, le metteur en scène britannique, s’est penché sur l’icône du Reggae.
Beaucoup d’images existent sur le rasta man, mais beaucoup de zones d’ombres demeuraient encore, sur ses origines familiales sur les derniers jours de sa vie également.
Macdonald s’est documenté à fond et a retrouvé et interrogé toutes les personnes qui ont connu de près ou de loin, Bob Marley(L’ami de jeunesse des Wailers, Bunny s’es fait prier puis, à accepté de participer bénévolement).
A l’instar d’un Jimi Hendrix, Bob Marley est né métis, d’un père anglais et d’une mère jamaïcaine, ce qui de nos jours est considéré comme une richesse ou un atout était très mal perçu à l’époque.
Ni blanc, ni noir le jeune homme va chercher son identité.
Il se passionne très vite pour la musique et pour fuir la pauvreté rurale, avec sa mère ils partent habiter la capitale Kingston.
Ils vivent dans le ghetto de Trenchtown, c’est là que Bob va se faire des amis, Bunny Wailer et Peter Tosh, les futurs Wailers.
En parallèle, en 1962, la Jamaïque accède à l’indépendance, cette nouvelle ère s’accompagne d’un nouveau courant musical : le ska, mélange de musiques caribéennes anciennes comme le mento ou le calypso alliées à l’influence du rhythm’n’blues américain.
Le jeune Marley écrit ses premières chansons dans ce style là et arrivent les premiers succès, « Simmer down » et « Put it down ». De fait, à la fin des années 60 Marley a déjà écrit et enregistré la plupart de ses futurs titres classiques tels que « Sun is shining ».
Un autre événement capital va se produire: la visite en avril 1966 en Jamaique de l’Empereur d’Éthiopie Haïlé Selassié, 1er, représentant suprême du rastafarisme.
C’est aussi cette année là qu’il se marie avec Rita future choriste des I Threes et qui sera un élément important du groupe The Wailers dans le futur.
Ce courant religieux va convaincre Marley qui en sera lui aussi le porte drapeau dans le monde.
La carrière de Marley ne décolle pas vraiment, las, il part aux Usa rejoindre sa mère remariée est installée dans le Delaware.
De retour à Kingston, il se remet à la musique, le ska s’est mué en rocksteady et dans quelques années va devenir reggae.
Au début des années septante, un homme pressent le reggae pourrait devenir international, il s’agit de Chris Blackwell directeur du label Island Records.
L’anglais va simplement demander à Marley de modifier son style en ajoutant de l’orgue et des solos de guitare pour rendre le tout plus accessible à un public européen.
Le succès européen puis mondial arrive finalement(Eric Clapton reprend « I shot the sheriff »), seuls les USA, malgré le soutien d’un Stevie Wonder, résistent.
Marley grand amateur de football se blesse l’orteil, qui s’infecte, les médecins décèlent un mélanome et préconisent une amputation que Marley par superstition refuse.
Des années plus tard, après des examens approfondis les médecins finissent par déceler un cancer généralisé.
Malgré la chimio et des traitements lourds, le musicien décède le 11 mai 1981 à Miami.
En Jamaïque les obsèques seront dignes de ceux d’un grand président. Le mythe Marley peut commencer, le générique de fin nous montre l’impact du musicien partout dans le monde.
Pour conclure, ce documentaire, remarquable à tous points de vue fera date. A voir donc absolument que l’on soit fan ou non de la musique de Bob Marley.
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