Chaque lundi, aux alentours de 16h30, votre humble serviteur Florian De La Fnac chronique un manga de son goût: une découverte, un classique ou une curiosité.
Cette semaine : Mangapolis : la ville japonaise contemporaine dans le manga de Xavier Guilbert, chez Le lézard noir.
Exposition ayant remportée un succès public et d’estime en France, Mangapolis arrive chez nous sous forme de catalogue d’exposition. Mais bien plus qu’un simple catalogue, Mangapolis est un documentaire complet, une plongée passionnante dans la vie quotidienne et la culture japonaise, à travers son architecture sans commune mesure avec la nôtre.
A travers onze chapitres, Xavier Guilbert, « expert en stratégie de contenu chez une grande compagnie de jeu vidéo nippone », nous entraîne dans toutes les dimensions de la ville japonaise, en particulier de Tokyo. Basée autour des chemins de fer qui représente le principal transport des Japonais, chaque rue est reconnaissable : ses dizaines de fils électriques, ses combinis, ses distributeurs, ses passages étroits, ses indications absentes… Il nous explique comment, par manque de place, les Japonais ont construit de véritables quartiers commerciaux souterrains et comment leurs immeubles résidentiels ne doivent pas dépasser 30 mètres, par précaution en cas de séisme. Le paysage urbain est donc radicalement différent du nôtre, plus plat et plus familier : un mélange entre modernité galopante et tradition persistante. Tout le paradoxe du pays ! D’autres chapitres nous expliquent le rapport à la destruction qui habitent plusieurs fictions typiquement nippone, avec Akira en tête de file. On y trouve également les diverses visions et utilisations de l’architecture comme personnage à part entière de manga, que ce soit du point de vue de mangaka (Nananan, Takahashi, Sakuichi) ou d’auteurs occidentaux (Chavouet, Boilet, Martinsson). Enfin, on finit sur une vision de plus en plus présente d’un néo-Tokyo rêvé et futuriste aux fluorescences omniprésentes et aux vêtements plus que colorés.
Bref, Mangapolis est un livre rempli d’informations fascinantes, complètes et exposées par des auteurs experts. Et pour les accompagner, on retrouve une multitude d’extraits de manga, souvent comparés à des photos, qui viennent magnifiquement étayer le texte et donne cet aspect attractif au livre. De Coq de combat à MPD Psycho, en passant par Ushijima, l’usurier de l’ombre et Le vagabond de Tokyo, le fond d’image utilisé est plus que pertinent, donne à l’ensemble une véritable cohérence et marque un lien fort avec la culture japonaise.
De découvertes en fascinations, Mangapolis : la ville japonaise contemporaine dans le manga est un ouvrage révélateur et impressionnant sur le rôle que joue l’architecture dans la vie quotidienne nippone et dans sa culture au sens large.
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