Un polar qui suivra les destins croisés de trois flics qui tentent de survivre dans l’enfer de Brooklyn.
Eh oui, encore un métrage où les officiers en bleu sont les principaux acteurs avec, comme fond de commerce, un film où les déboires de tout un chacun nous montre que si on peut éviter les milieux mafieux et policiers c’est plus que préférable pour notre santé et notre survie…
Mais il fallait que l’accroche soit forte pour nous captiver et que les acteurs soient crédibles aussi. Et c’est le cas! Magnifiquement emballé, construit avec la manière et l’intensité, les 2h15 de ce polar noir passent comme une lettre à la poste (enfin ce n’est plus vraiment un critère de qualité vu la poste actuelle mais vous voyez ce que je veux dire). Le film nous propose d’accompagner pendant quelques jours trois officiers de police qui luttent chacun pour avoir une vie plus agréable que celle qu’ils vivent actuellement dans leur fonction. On va suivre alors un flic alcoolo à sept jours de la retraite, qui les compte en les biffant de son calendrier comme un taulard qui n’attend que sa libération; un père de famille dont celle-ci va bientôt s’agrandir, tournant avec un salaire pas assez élevé pour leur offrir un cadre sain et qui hésite à passer vers le côté obscur de la force pour avoir les moyens de déménager; et un dernier, infiltré depuis plusieurs années dans un gang de mafieux et qui, après avoir goûté aux belles voitures, aux prostituées, au pouvoir et à la drogue, a du mal à sortir de son rôle. S’ils évoluent tous dans des unités différentes, leurs chemins vont se croiser l’espace d’une nuit…
En ce qui concerne la distribution, elle est de très bonne facture. En plus de Wesley Snipes qui joue les gangsters, les trois acteurs principaux du récit sont:
– Richard Gere le bientôt retraité, consommateur de Whisky dès le matin et amateur de prostituées, ayant perdu tout espoir dans ce monde et dans son métier qui le communique ma foi extrêmement bien. D’ailleurs en abordant le film je me suis tout de suite inquiété de la présence du Monsieur de ses dames, lui qui sait bien être le lover de la farce mais qui n’est pas la plus open source des vedettes… mais j’avais tort car il est juste excellent!
– Don Cheadle dans le rôle de l’infiltré, lui qui s’est mué en mafieux et a toutes les peines du monde à réintégrer sa peau de flic. Il a même dû faire une année de prison tellement il était bien dans son rôle et sa femme l’a quitté.
– Et pour finir, Ethan Hawk dans le personnage du père de famille. Sa femme est enceinte et malade à cause du logement dans lequel ils sont actuellement. Tout le monde, même le médecin, lui met la pression pour qu’il déménage et trouve un cadre de vie plus sain pour tous. Vu qu’il a déjà du mal à joindre les deux bouts et qu’il n’a pas eu d’augmentation depuis 4 ans et malgré sa haine envers les policiers pourris, sa conscience est troublée et il va gentiment péter les plombs car complètement perdu.
Et bien non, malheureusement, on ne suit pas à côté de ces agents une personne pour qui tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes. C’est un film tout ce qu’il y a de plus sombre et peu reluisant concernant le métier de policier. Une carrière qui, en tout cas visblement à Brooklyn, vous bouffe de l’intérieur; qui ne paie pas assez pour vivre correctement avec une famille; qui montre que les dealeurs eux aussi ont des problèmes et ne sont pas forcément contents d’être ce qu’ils sont devenus mais doivent vivre et récidiver car c’est tout ce qu’ils ont. Mais au moins ils roulent dans de belles voitures et ont de l’argent, eux, alors que les policiers vivent chichement et s’ils ne meurent pas dans l’exercice de leurs fonctions, ils subiront les pires traumatismes qui ne les quitteront sans doute jamais. Bref, je voudrais bien voir si après la vision de ce film sans retour les candidatures afflueront pour bosser dans ces unités de la ville de New-York.
Un métrage dur mais prenant qui est pour moi le meilleur de son réalisateur, lui qui avait accouché du déjà splendide Training Day en 2001.
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