L’horreur à la sauce espagnole nous prouve encore une fois son efficacité à raconter des histoires prenantes, teintées de purs moments d’angoisse et de terreur.
Et après les métrages mémorables que furent, entre autres, L’échine du diable, Ouvre les Yeux, Le Labyrinthe de Pan ou encore L’Orphelinat (toute l’équipe de ce dernier est d’ailleurs derrière ce nouveau film, hormis son réalisateur), le dernier cru de cette souche-là s’appelle Les Yeux de Julia. Encore une fois, apprêtez-vous à retenir votre souffle car vous êtes sur le point de participer à une expérience inoubliable.
En vivant la perte progressive de la vue par l’héroïne du film, campée par Belen Rueda, déjà la principale traumatisée de L’Orphelinat, on se retrouve confronté au calvaire, que dis-je à la descente en enfer, qu’endurent les personnes atteintes par ce phénomène… c’est proprement glaçant. Une invitation à participer à cette souffrance sans fond, ce vide atroce et cette peur de tous les instants qui est vécue face à l’inconnu et au noir permanent.
Dans toute cette souffrance paniquée que l’on ressent au cours de l’histoire abyssale grâce à d’habiles et ingénieux jeux d’ombres et de lumières et autres obturateurs, le métrage nous fait participer à un thriller mené de main de maître avec ses pistes, indices et autres rebondissements savamment orchestrés mettant nos nerfs à rude épreuve, 2h durant! Avec, cerise sur le gâteau, une faculté à nous immerger toujours plus dans cet univers fantastique avec son histoire d’ennemi invisible réellement intrigante.
Plus qu’un film c’est une leçon de cinéma qui nous est servie ici tant les plans et la photo sont classes (en Blu-Ray c’est un régal!) en passant par une bande son magistrale, tendue et éprouvante juste quand et comme il faut. On pourra peut-être lui reprocher d’être un peu trop classique dans sa mise en scène mais le plaisir est bel et bien au rendez-vous ! Alors, toi qui te sens prêt à endurer cette cécité au profit d’un moment de cinéma puissant, bienvenue dans l’endroit où, du très beau, le trouble s’installe pour se perdre dans le chaos…
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