A l’instar d’un Ken Loach au Royaume Uni, Robert Guédiguian est un cinéaste « social », fidèle à sa ville de Marseille et à ses idéaux politiques de gauche.
Son attachement s’applique également à ses acteurs et amis de toujours présents au générique de ses long-métrages.
Retenons quelques balises dans sa longue filmographie, « Marius et Jeannette »(1997), « Mari-Jo et ses deux amours »(2001), restant les plus connus.
Mais le cinéaste sait aussi changer de registre avec le polar « Lady Jane »(2006), ou même l’Histoire récente avec les derniers jours de François Mitterrand dans « le Promeneur du Champ de Mars »(2004).
Avec son dernier opus, « les Neiges du Kilimandjaro » revient à ses premières amours, Marseille et le quartier de l’Estaque, cher au metteur en scène.
Respecté et apprécié de tous, Michel(Darroussin) est un syndicaliste du port de la cité phocéenne , il forme un couple soudé depuis plus de trente ans avec son épouse Marie-Claire(Ascaride). Tous deux fiers de leurs convictions et de leurs combats coulent des jours heureux réunissant autour d’eux très souvent leurs enfants et petits enfants pour des barbecues.
Première fissure, peu de temps avant de devoir prendre une retraite anticipée, Michel est chargé d’annoncer une charrette de licenciements.
Malgré tout, une fête est organisée dans les locaux du syndicat pour fêter le couple. On récolte de l’argent et on offre le voyage de noces au Kilimandjaro, dont Marie-Claire a toujours rêvé
Le couple se prépare à partir en vacances lorsque un soir, deux individus masqués font irruption chez eux les agressant et volant tous leurs biens.
Eux et leurs proches sont traumatisés, au choc initial vient s’ajouter la consternation lorsque Michel finit par découvrir qu’un des voleurs fait partie de la volée d’ouvriers licenciés… Qui plus est le voleur à des enfants à charge, cynique et froid il n’éprouve aucun remords.
Confronté à la violence et la crudité du monde moderne, les idéaux de Michel volent en éclats.
La force du film est de montrer tout le prisme du comportement des protagonistes, leurs contradictions sans manichéisme aucun, la destruction des rapports humains, le doute, la colère voire la haine.
Bien sur, si comme moi, vous adorez Darroussin et Ascaride, vous trouverez les protagonistes attachants et très justes dans la subtilité de leur jeu.
Allez! Oubliez « Plus belle la vie », le vrai Marseille c’est à Guédiguian qu’on le doit!
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