Ces femmes du 6ème sont les employées de maison espagnoles qui logent dans des chambres de bonne au dessus de l’appartement de Jean-Louis Joubert (Fabrice Luchini), un agent de change de père en fils à l’existence morne et monotone, réglée comme du papier à musique, marié à Suzanne (Sandrine Kiberlain).
L’action se déroule en 1962, à cette époque, l’Europe assiste à une première vague d’immigration composée d’espagnols fiers et travailleurs, dont on apprécie certes la propreté et le coeur à l’ouvrage mais à qui on s’empresse de reprocher leur exubérance et leur joie de vivre.
Les femmes de cette masse laborieuse travaillant souvent au service de la bourgeoisie.
Chacun est à sa place et on ne se mélange pas, c’est pourtant ce qui va arriver lorsque Jean-Louis va être amené à découvrir les conditions d’habitation des bonnes (toilettes à l’étage et eau froide pour les ablutions).
L’arrivée de Maria (Natalia Verbeke) sa nouvelle employée qui loge au 6ème va ouvrir la fenêtre d’un monde dont il ne soupçonnait même pas l’existence.
Il vient à l’aide de ces femmes et découvre qu’il aspire à autre chose dans la vie…
Un des atouts du film est de présenter de manière réaliste ces femmes à la fois dévotes (sauf lorsqu’elles sont communistes) et aimant danser et chanter et de jouer sur le contraste entre la vitalité des espagnoles et le côté coincé et collet monté de l’entourage de Luchini.
D’ailleurs, dans la manière de présenter des situations quotidiennes avec leur anecdotes et leur franc parler, on ne peut s’empêcher de penser à l’univers d’Almodovar dont Carmen Maura est issue.
La fresque de cette France « vieille école » est aussi remarquable avec une Sandrine Kiberlain et un Fabrice Luchini parfaits en couple petit bourgeois avec enfants en internat, soirées bridge et théâtre.
En bref, cette comédie enlevée fait souffler un vent de liberté tout en évitant la caricature et les clichés ibériques avec habileté.
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