Un monument du 7ème art, est paru le 24 octobre en Blu-ray : un spectacle ahurissant dont la vision vous changera à jamais.
« C’est tellement simple l’amour »… Une phrase courte résumant si bien cette symphonie d’espérances, de jalousies, d’incompréhensions, de rêves de tendresse, de désarrois, d’acceptations et de regrets, blottis dans les bras du scénario de cette pièce majeure scindée en deux actes. Trois heures qui resteront à jamais gravés dans les mémoires du cinéma mondial, grâce notamment à sa sincérité ainsi que sa poésie, qui auront touché et toucheront encore ses spectateurs, au siècle des siècles, amen ! S’il faut adopter un ton religieux quand on parle des Enfants du Paradis, c’est aussi pour l’aura qu’il dégage, peut-être démultipliée par son accouchement dans la douleur et par l’héroïsme dont fit preuve Marcel Carné, son réalisateur. En effet, en 1943 lors du début du tournage, Mussolini envahit Nice afin de l’annexer à l’Italie. Hitler étant de l’autre côté et opérant une censure drastique sur tout ce qui ne plaît pas à son régime (c’est-à-dire sur tout !), heureusement qu’ici les Italiens ne se sont pas montrés autant regardants et ont co-financé le film ! Mais, dès lors, le sort va s’abattre sur le projet, entre les accusations de collaboration visant sans cesse le metteur en scène et la destruction de décors par des bombardements. Le tournage va être arrêté alors que les trois quarts du film étaient déjà filmés. La peur s’installe sur les plateaux au vu des nombreuses descentes de la gestapo à « La Victorine » – les célèbres studios niçois – car ce petit génie de Carné dissimule dans les rangs de ses milliers de figurants des Juifs persécutés par les nazis et des Résistants… Ceci n’est qu’un bout de l’histoire incroyable contée dans les nombreux et passionnants bonus ainsi que moult anecdotes et souvenirs faisant de ce disque le parfait écrin pour accueillir ce joyaux brillant encore de mille feux 67 ans après ! En plus de tous les suppléments déjà présents dans l’édition DVD, vous aurez la joie de découvrir un excellent documentaire de 51 minutes, un module sur la restauration du film et un court métrage muet qui inspira le personnage du mime joué par Jean-Louis Barrault.
Alors, si ces Enfants du paradis ont été nommés en 1995 « meilleur film de tous les temps » par les critiques à l’occasion du centenaire du cinéma, c’est autant pour son côté humain et engagé, présent dans, mais aussi autour du film, que pour les dialogues savoureux de Jacques Prévert (signant par là même le scénario) dont le rythme de classe et de maîtrise, de plus sur la longueur, restent encore une performance peut-être encore jamais égalée à l’heure actuelle. Un grand moment, inoubliable qui, aujourd’hui, nous fait l’honneur de nous revenir sous les meilleurs auspices possibles ! Doté d’une définition captant votre attention sur les détails incroyables de chaque plan, cette copie en haute définition vous invite à redécouvrir ce chef d’oeuvre intemporel de Marcel Carné dans une copie éclipsant celle déjà splendide proposée par les Américains de Criterion en l’an de grâce 2002. Un must have absolu pour tout cinéphile digne de ce nom !
1945, 2012, Arletty, blu-ray, critique, culte, grand classique, Jacques Prévert, Jean-Louis Barrault, les enfants du paradis, Marcel Carné, must have, Pierre Brasseur, Pierre Renoir, réédition
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