Xavier Dolan, ce jeune prodige québécois qui s’est fait connaître dans le milieu du cinéma lors de la 41e Quinzaine de Réalisateurs à Cannes en 2009 avec son premier métrage J’ai tué ma mère (qui rafla les trois récompenses des catégories dans lesquels il était nominé !), nous revient une année plus tard avec un nouveau film. Et dire que l’on attendait celui-ci au tournant est un euphémisme tant le premier fût un choc qui le classa directement dans la cour des plus grands.
Alors, qu’en est-il de ces Amours Imaginaires qui fut clôturé d’une standing ovation de 8 mn à Cannes et qu’il a, comme son précédent film, écrit, produit, joué, réalisé et même cette fois-ci, supervisé les départements des costumes ainsi que la direction artistique ! Et si ça n’était pas encore assez, il en a encore assumé le rôle de monteur !
Et, passé le début du métrage qui nous plonge de manière assez froide et abrupte dans cette histoire d’amours destructeurs, on se laisse emporter par la magie du métrage dès les premières notes de musique et les premiers regards lourds de sens qui résonnent dans nos oreilles et nos yeux comme une splendide déclaration d’amour. Déclaration qui fait appel à tous les amours de Xavier Dolan, passant de la mode à la poésie, de la sculpture au 7ème art en figure de proue, et j’en passe ! Une ode à la beauté en quelque sorte mais surtout une envie de transmettre cette relation très forte au milieu du cinéma, de faire plaisir en compilant ses plus beaux coups de coeur, ce qui le fait vivre, planer et aimer. Et dans ce patchwork visuel et auditif, on sent une fragilité certaine, une sensibilité à fleur de peau qui est encore très belle car en pleine phase de découverte. On le sent vivre à deux cents pour cent ses sentiments sans avoir encore été lassé ou dégoûté. On rentre dans le film comme dans un rêve éveillé, comme un chemin que l’on parcourrait avec un ami qui nous est très cher et que l’on aimerait accompagner aussi longtemps que possible.
Alors c’est indéniable, on sent que l’on est face à une oeuvre qui est très forte, un talent hallucinant qui a besoin d’être partagé. Un de ces doux moments des salles obscures où l’on est bercé au rythme des battements de coeur, des sentiments et de la musique. Une féerie auditive, allant de Dalida à Bach en passant par House of Pain, qui colle avec magie aux images d’une beauté pure et d’une rareté éternelle. Des scènes envoûtantes dans lesquelles la caméra danse avec grâce et légèreté tout en nous invitant à participer au bal de ces sentiments inavoués. Des acteurs tous très justes qui, possédés par leurs rôles, nous transpercent le coeur jusqu’à l’agonie. Et malgré la dureté émotionnelle de ces Amours imaginaires, on en ressort heureux et conquis… comme un magnifique poème qu’on aimerait relire en boucle.
Alors si la suite est autant inspirée, je ne peux dire que… longue vie au nouveau roi Xavier Dolan !
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