BD mythique ayant introduit le genre de l’ésotérique-fiction au neuvième art, Le troisième Testament revient avec Julius, une préquelle pas piquée des hannetons !
On avait donc le droit d’être un peu sceptique devant cette fausse suite qui pointe le bout de son nez sept ans après la fin du premier cycle et qui propose un retour aux sources du mythe, comme beaucoup de franchises s’y sont employées depuis quelques années. Mais quand on voit les auteurs aux commandes, on respire à nouveau. Alex Alice signe la couverture, le scénario et le story-board, Xavier Dorison coécrit le scénario et enfin le nouveau venu, Robin Recht, épaulé par Alice, nous livre une performance graphique digne de la série originelle. L’honneur est donc sauf et nous permet de nous replonger dans cet univers si particulier qui a rendu Le troisième Testament culte et mythique.
Rome antique. Julius de Samarie, grand massacreur de juifs et de chrétiens pour le compte de l’empire, se voit condamner à l’enfer pour avoir sauvé et nourrit un chrétien. Déporté en Judée, dans les mines de Siddim, il est désormais l’égal des hommes qu’il persécutait jadis. Accompagné du chrétien qu’il protégeait, il découvrira alors la foie et les mystères qui entourent la venue du dernier Christ et l’avènement de l’âge des ténèbres.
Remplaçant le thriller fantastique du premier cycle, par une aventure historico-philosophique, Julius brasse plusieurs thèmes et émotions humaines: la rédemption, la colère, l’amour, la violence, l’initiation, etc., tout les ingrédients pour concocter une magnifique et spectaculaire fable épique. Car si l’histoire de Conrad de Marbourg se déroulait dans un cercle fermé, où peu de personnages extérieurs intervenaient ; l’histoire de Julius de Samarie, elle, se déroule à un niveau plus large géographiquement et humainement, des palaces romains à Alexandrie, en passant par la Judée et les montagnes saintes. Plusieurs personnages d’origine diverses interviennent également, peignant un tableau multiculturel de cette période historique, qui fut un tournant pour beaucoup de religions et de peuples. À la fois témoignage d’une époque et quête initiatique sans pareil, ce nouveau cycle promet monts et merveilles et se démarque de toutes les autres séries qui fleurirent dans le sillage de cette mythologie.
Du côté technique, le niveau n’a absolument pas baissé. Alice nous sert une mise en scène toujours aussi efficace, très visuelle et immersive à souhait. Robin Recht, lui, marche sans mal dans les pas de son mentor et Lapierre aux couleurs transmet parfaitement cette ambiance sale et sombre qui va si bien à cette intrigue.
D’habitude, je vous aurez fait un article deux fois plus long sur ce genre de BD que j’apprécie énormément, mais dans le cas du Troisième Testament, le tout est si fluide et si quasi-parfait qu’il m’est impossible de prendre quelque recul analytique que ce soit, tellement l’immersion est totale.
La seule chose que je peux vous dire, c’est qu’aujourd’hui une suite d’aussi bonne qualité est une rareté et qu’elle mérite d’être lue comme un Graal du neuvième art.
Et voici en bonus, la bande-annonce vidéo:
http://www.dailymotion.com/video/xessb1_le-troisieme-testament-julius-livre_creation
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