Publié en 1999 sous le titre original « The perks of being a wallflower », « Le monde de Charlie » aura su faire parler de lui ces derniers temps. La première version française de ce roman apparaît en 2008 sous le titre « Pas raccord » aux éditions Sarbacane. Leur collection Exprim’ promet toujours des titres coup de poing qui bouleverse le lecteur. C’est en 2012 que pour obtenir une version telle qu’il le souhaite, l’auteur Stephen Chbosky décide d’adapter lui-même son roman à l’écran. La version française change de titre et devient « Le monde de Charlie ».
L’histoire est racontée par Charlie, un jeune garçon qui entre au lycée avec la boule au ventre. En effet Charlie est quelqu’un de particulier, à part. Passionné de littérature il devient vite le meilleur de sa classe, mais en contre partie, les autres le traite comme un bêcheur et ne lui adresse pas la parole. Jusqu’à sa rencontre avec Patrick et Sam, deux élèves de terminal qui vont prendre le jeune homme sous leur aile. La narration se fait sous forme de lettres que Charlie envoie à un inconnu durant toute son année.
Dans le film on garde le même aspect, un peu normal vu que le réalisateur est l’auteur. Tandis que le livre nous indique les dates à chaque lettre, nous savons en tant que lecteur que le récit se passe durant les années 1991/1992 ce qui n’est pas précisé dans l’adaptation. Pourtant on peut facilement le déduire soi-même vu la mode vestimentaire ainsi que les cassettes de musique. C’est donc une véritable bouffée de nostalgie qui percute les lecteurs et les spectateurs.
Les points importants du livre, sont obligatoirement présents dans le film. On remarque que c’est une excellente adaptation et que Stephen Chbosky est aussi bon auteur que réalisateur (ce qui ne va pas forcément de paire). Il aura su faire les bons choix, que ce soit pour le studio, qui ne pouvait être que Mr. Mudd Productions, qui c’était déjà intéressé au monde des ados avec le film « Juno », ou pour ses acteurs. On retrouve une belle palette d’acteurs pour interpréter des personnages hors du commun, tel que Logan Lerman qui s’y connaît en adaptation pour avoir joué le rôle d’un demi-dieu très connu dans la littérature Young Adult : « Percy Jackson » et qui campe ici le rôle de Charlie. L’actrice jouant Sam avait été choisie il y a des années de ça par l’auteur/réalisateur en la voyant pleurer sur les escaliers d’un château très connu dans le monde des sorciers lors du film « Harry Potter et la coupe de feu ». En effet Emma Watson qui jouait à l’époque le rôle d’Hermione Granger dans la saga « Harry Potter » était déjà pressentie pour ce rôle alors que sa carrière au cinéma ne faisait que débuter. Et finalement pour le rôle de Patrick il fallait quelqu’un qui n’avait pas froid aux yeux, c’est donc le très doué Ezra Miller qui l’emport et qui avait déjà bluffé tout le monde dans « Il faut qu’on parle de Kevin ».
Un trio d’acteurs, comme pour beaucoup d’autres films, qui saura faire son effet sur les spectateurs ainsi que sur les lecteurs.
Que ce soit pour l’un ou pour l’autre on aime :
–L’ambiance. Le fait que cela se passe il y a 20 ans, nous ramène en arrière, dans une époque peut être plus sereine. La nostalgie est au rendez-vous et plaira.
– Les acteurs. Un trio gagnant, je le redis. Les trois acteurs sont tous très bons dans leurs rôles et nous font d’autant plus apprécier le film.
– Les personnages. Bien que les acteurs soient bons, avant tout ce sont les personnages qu’ils incarnent qui sont importants. Charlie est quelqu’un de très sensible et qui voit la vie sous un angle un peu différent. Il sait beaucoup de choses, mais sait tenir sa langue, simplement parce qu’il trouve cela normal. Il est d’autant plus attendrissant. Et biensûr Patrick et Sam sont des personnes extraordinaires. De celles que l’on aimerait rencontrer une fois dans une vie.
– Les musiques. Chbosky nous propose au début de son livre une playlist, les morceaux que Charlie va découvrir durant le roman. A essayer quand on possède ce genre d’information, écouter les titres proposés par l’auteur durant notre lecture. Cela procure une immersion totale et c’est très agréable.
– L’histoire. Bien que simple elle fait son effet. Elle permet de voir le quotidien autrement, nous rappel de ne pas oublier les petits riens qui font vraiment du bien.
Rare sont les choses parfaites, mais ici s’il ne devait y avoir qu’un seul point négatif, ce serait celui-ci :
– Charlie. Bien que je le cite comme étant un personnage sensible et attendrissant. Il possède également cette facette qui nous le rend parfois moins agréable. Ce sentiment se ressent plus facilement dans le roman et est peut être moins visible à l’écran. Charlie manque parfois horriblement de tact et de bons sens selon les situations. Il est contre toute forme de mensonge et quand on lui pose une question, il ne peut s’empêcher de répondre sincèrement. La vérité peut blesser et il ne s’en rend pas compte. On se sent gêné à sa place.
Bien sur dans sa globalité, les deux sont excellents. Je recommande chaudement l’un comme l’autre. Le mieux serait de commencer par le livre pour se faire sa propre idée et d’ensuite voir ce que l’auteur en a fait en film. Mais dans tous les cas, il fait partie de ces romans (et films) qui méritent d’être lus et vus. Pour son originalité, sa tendresse et sa vision des choses.
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