Ángel Beriartúa (Alex Angulo), un prêtre théologien apprend avec horreur que l’antéchrist est sur le point de voir le jour.
Après avoir réussi à découvrir sa date de naissance dans l’Apocalypse selon St-Jean, il décide de commettre un maximum de pêchés pour s’attirer les faveurs de Satan, afin de savoir où la bête va naître. Il va dans sa quête rencontrer un vendeur de disques de Metal complètement fou, ainsi que sa famille encore plus tarrée que lui, et un « spécialiste » médiatisé du paranormal… C’est dans une capitale espagnole magnifique mais torturée humainement parlant (où des jeunes riches en Mercedes n’hésitent pas à brûler vif des SDF qui dorment en ayant pour slogan un « Madrid libre »…), qui va fêter Noël, que nous suivrons cette histoire pas comme les autres.
Avec un budget restreint mais un talent particulier pour l’écriture, les dialogues décalés et les situations cocasses voir morbides (la violence graphique est présente mais n’est jamais gratuite, elle est là pour desservir le tout, se mettre à la place des protagonistes et ressentir ce qu’ils vivent). Le réalisateur Alex de la Iglesia nous emmène dans son univers qui, souvent comme ici, est noir mais comique et souvent hilarant. C’est avant tout dans un esprit de pure folie collective que l’on découvre ce film, avec des personnages tous plus barrés les uns que les autres, des gags qui font mouche où, par exemple, le prêtre raye des voitures avec ses clés, vole un mendiant ou découvre que ce n’est pas dans le Metal que le diable cache ses messages, sur les vinyles que l’on passe à l’envers, mais dans de la musique plutôt douce… etc…
Le rythme soutenu fait que l’on ne s’ennuie pas une seule seconde. Le scénario est assez bien ficelé pour que notre intérêt pour la quête du prêtre soit croissant et que l’on ne sache jamais, presque jusqu’à la fin, si tout ceci est bien réel ou juste le fruit de son imagination.
Spécialisé dans la comédie noire, ce deuxième film du réalisateur Ibérique est, pour ceux qui adhèrent à ce genre-là (comédie noir sur fond de death-métal), un bonheur de tous les instants, voir un monument devenu culte. Pas très connu et malheureusement peu distribué dans nos territoires francophones, sa première réalisation à avoir eu les honneurs d’une sortie en salle fût Le crime farpait (2004) une autre comédie noire dans la veine du Jour de la bête à ne pas manquer! Et plus récemment Crimes à Oxford (son premier film « international » à avoir été tourné en anglais et non en espagnol) Je ne peux aussi que vous conseiller ses autres films dont 800 Balles, western moderne où les figurants des films tournés dans les décors mythiques de Almeria (où furent notamment mis en boîte les « spaghettis » de Sergio Leone) s’unissent contre la destruction de cet endroit qui représente toute leur vie.
Son prochain projet est aussi attendu au tournant par toute une génération puisque Monsieur De la Iglesia va adapter La Marque Jaune (pas celle du calçon mais bel et bien celle de Blake et Mortimer)…
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